Le Carré Chassé, situé sur le Chassé Veld (Chassé était un général, et la caserne voisine porte son nom), est un excellent point de départ pour les visites en intérieurs. Il réunit de nombreux projets, et les projections de films présente les vidéos sélectionnées.
Vous trouverez également une librairie avec le catalogue du festival et des livres par et sur les artistes de BredaPhoto. Vous y pouvez reprendre votre souffle autour d’un café et d’une collation.
Au-dessus de cet espace sont suspendues les images imposantes de María Magdalena Campos-Pons (1959) (images 1-2), une artiste cubaine qui vit et travaille aux États-Unis. Elle incorpore son passé kaléidoscopique dans ses œuvres, avec un sens de l’humour auto-relatif.
Des films seront projetés au rez-de-chaussée, dont le projet Blood Bond (2024). Anaïs López (1981) (images 3-5) raconte la recherche de sa grand-mère exilée dans son film Bloedband (Liens de Sang). Ce qu’elle croit savoir, elle doit le réexaminer, elle retrouve et perd des membres de sa famille, et réalise finalement que la vérité n’est que le reflet d’un point de vue. Une histoire documentaire de détective passionnante et pleine d’émotions. Outre le projet d’Anaïs López, 4 autres films d’Amber Dooms, Frédéric St-Hilaire & Jonathan Parant, Hira Nabi & Shaima Al-Tamimi sont présentés.
Dans Mercedes Matrix, Selma Selman (1991) (images 5-7) joue avec l’idée de mobilité et le prestige d’une marque de voiture dans sa communauté rom en Bosnie-Herzégovine. Au cours d’une performance truffée de références à Matrix, la voiture est hachée (littéralement).
Sara Francola tente de surmonter une relation destructrice dans sa série Delete, Delete, Delete (images 8-9). Le lent processus de guérison se reflète dans une installation où des images de ses archives sont lentement détruites.
Margit Lukács (1973) et Persijn Broersen (1974) nous emmènent en promenade dans la forêt. Only Forest on Location (images 10 – 11) est une reconstruction numérique de la forêt vierge de Białowieża. Grâce à la photogrammétrie, ils reconstruisent une image en 3D de la nature dont nous sommes, en tant qu’humains, fortement éloignés.Les artistes nous présentent une histoire à plusieurs niveaux et à plusieurs facettes : même la musique fait référence à une mélodie volée.
Sayuri Ichida (Japon, 1985), qui vit et travaille entre le Royaume-Uni et les États-Unis, nous présente l’une des œuvres les plus réfléchies. En utilisant Ctrl-Shift-J (images 12-15), on passe sur un ordinateur de l’alphabet occidental à l’Hiragana, un système d’écriture japonais courant. Cette combinaison de touches décrit de manière similaire le sentiment avec lequel Ichida passe du monde japonais au monde occidental, d’où le titre de son projet. Des lignes relient les images, qu’elle plie ensuite comme pour les conformer à leur environnement.
La contribution « I have no more earth to lose » (images 16-18) de Sakir Khader (1990), photographe documentaire palestinien et candidat à l’agence Magnum (2024) résidant aux Pays-Bas, est poignante et d’actualité. Il a remporté l’année dernière le « Zilveren Camera », un prestigieux prix de photographie. Dans ce projet, il documente la vie de la population palestinienne en Cisjordanie, plus particulièrement entre le camp de réfugiés de Jénine et Naplouse. Les images saisissantes et les histoires d’enfants mettent le spectateur face à une réalité cruelle.
Thana Faroq (1990) How shall we greet the sun (images 19-20) explore les récits personnels et le paysage émotionnel complexe de la vie d’un petit groupe de jeunes femmes réfugiées aux Pays-Bas. Selon ses propres termes, « j’ai passé les deux dernières années à documenter les conséquences qui surviennent après avoir trouvé un nouveau sol sur lequel marcher en toute sécurité. … La lutte pour s’insérer dans la société avec ses règles et ses contradictions, qui peuvent ou non correspondre à ce que vous aviez l’habitude de considérer comme sûr et familier. Ces femmes participent à une sorte de programme de restauration archéologique, dans le cadre duquel elles tentent de construire une nouvelle vie sur les ruines de leurs pertes passées. ‘
Ce projet fait également partie de l’exposition à la City Gallery Grounding – Stories of Migration.
Adrianna Chlebicka Amongst the Amid (images 21-22) fait référence au voyage entre un point de départ et un point d’arrivée. Chlebicka préfère les images contemplatives et, dans cette série, découpe des images provenant des archives familiales. Les grands collages transforment son passé en images contemporaines, invitant le spectateur à réfléchir à des événements parallèles.
Daryna Tyshchenko a grandi dans l’ombre de la menace russe, de l’agression et de l’occupation de l’Ukraine. Son père est mort au front, elle est devenue une réfugiée. Elle présente ses collages sous le titre Wherever I go (images 23-24). Ils sont une réponse à la souffrance qui l’a frappée, une tentative de donner une place à sa misère et à celle d’autres réfugiés.
Dans Blood is thicker than water (images 25-26), la photographe Giany Kraan GIGI réfléchit à l’importance que nous accordons au sang. Métaphoriquement, il prend le sens de famille, d’ascendance, d’appartenance, de nous contre eux. Mais que se passe-t-il si l’ascendance devient un obstacle à la réussite et à l’acceptation ? Et si nous commencions à préférer les traits extérieurs de « l’autre », propageant un idéal de beauté qui ignore notre propre identité ?
Chassé Carré Chasséveld 3A Breda
Photo
Max Grund, Oscar Mack, Mónica Alcázar-Duarte, Sara Francola, Adrianna Chlebicka, Abdul Halik Azeez, Giany Kraan (GIGI), Oliwia Fit, Sakir Khader, Sayuri Ichida, Shaima Al-Tamimi, Daryna Tyshchenko, Margit Lukács & Persijn Broersen, Thana Faroq, Andrew Jackson, Selma Selman, Koral Carballo, María Magdalena Campos-Pons
Projets vidéo
Anaïs López, Amber Dooms, Frédéric St-Hilaire & Jonathan Parant, Hira Nabi & Shaima Al-Tamimi.
Heures d’ouverture
Du mardi au dimanche : de 10h00 à 17h00
Point d’information et billetterie, café, toilettes, (librairie), cinéma.
Il est possible de garer sa voiture dans le parking Het Turfschip. Cet endroit est accessible aux personnes en fauteuil roulant.
John Devos
[email protected]