L’exposition Emil Otto Hoppé: « Unveiling a Secret- Photographies Industrielles, 1912-1937 », présentée à la MAST Photogallery de Bologne, présente 190 images inédites sur l’industrie et le travail, prises sur une vingtaine d’années dans différents pays: États-Unis, Inde, Grande-Bretagne, Australie et Nouvelle-Zélande entre autres: un hommage à l’un des photographes les plus importants (le ?atioanl Portrait Gallery de Londres lui a consacré une exposition personnelle en 2011), qui, pourtant, était encore tout à fait inconnu il ya quelques années.
« Au cours de sa vie, surtout des années 1910 aux années 1940, Emil Otto Hoppé fut l’un des photographes les plus célèbres et un portraitiste très respecté à Londres, avec son grand studio à South Kensington. Sa clientèle rassemblait ainsi les plus important politiciens, hommes d’affaires, artistes, danseurs, écrivains, philosophes, la noblesse anglaise ou encore la famille royale britannique « , nous raconte Urs Stahel, commissaire de l’exposition.
Hoppé a également documenté de nombreux pays pour des projets éditoriaux comme Orbis Terrarum publié par le Wasmuth Verlag. Cecil Beaton disait de lui qu’il était « Le master » (Londres, 1945).
Néanmoins, « il n’a jamais été cité dans les livres sur l’histoire de la photographie écrits et publiés depuis les années 1940. Hoppé avait disparu depuis des décennie et c’est grâce aux efforts de Graham Howe et des conservateurs Assistance Inc, à Pasadena, en Californie que le public a de nouveau été sensibilisé à son oeuvre « , explique Stahel. Son travail est resté oublié pendant une longue période dans les archives photographiques de Londres qui avait acheté en 1954 50 années d’œuvres auprès de l’artiste lui-même âgé alors de 76 ans.
« Comme je regardais dans les dossiers poussiéreux des archives, j’ai immédiatement compris que j’avais déterré un trésor perdu», dit Howe. Après un long travail de catalogage et de numérisation, l’exposition de Bologne présente pour la première fois ses images emblématiques de la seconde révolution industrielle.
A l’instar de ses contemporains Stieglitz, Steichen, Evans, Sander ou Weston, Hoppé est l’un des photographes les plus importants de son époque. Dans les années 1920 et 1930, après avoir consolidé sa réputation comme photographe topographique et de portraitiste, Hoppé se lance dans les voyages pour capturer la grandeur de sites industriels dans le monde et photographie des paysages futuristes, sa machinerie gigantesque à la fois technologique et artistique. Hoppé capte l’entrée dans une nouvelle ère où la nature même du travail et de la production seront profondément bouleversés. Selon Urs Stahel » c’est un regard moderne qu’il pose sur les gens, les villages, les paysages et les industries, c’était un artiste aux multiples facettes, à la recherche d’un » son « qui combine l’apparence d’une personne, un paysage, une usine, l’essentiel, l’existentiel. Comme le dit Howe, Hoppé peut être considéré comme « le chaînon manquant des débuts de la photographie Saloniste et photo-modernisme, il relie les innovateurs américains aux photo-pionniers méconnus de la Grande-Bretagne et d’Europe dont Hoppé est la figure de proue ». Parallèlement à la photographie industrielle spectaculaire, MAST présente la richesse des sujet dans le répertoire de l’artiste avec des projections numériques d’autres thèmes.
EXPOSITION
Emil Otto Hoppé: Unveiling a Secret
Industrial photographs, 1912-1937
Du 21 janvier au 3 mai 2015
MAST Photo Gallery
Via Speranza 42
Bologne
Italie
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 19h (entrée libre)
http://www.mast.org/