Bob Carlos Clarke chargeait ses photographies de beaucoup de passion, de connaissances techniques et de créativité. Connu surtout pour ses images sexuellement provocatrices, Bob était un photographe bien plus polyvalent et imaginatif que ces images très chargées et souvent controversées peuvent le laisser paraître.
Diplômé du London College of Printing et du Royal College of Art, Carlos Clarke trouva le chemin du succès dans l’industrie photographique de la publicité et du glamour dès le début des années 80. Ses photographies allaient aux limites de l’acceptabilité, mais exerçaient cependant un énorme pouvoir d’attraction sur ses clients de luxe, qui voulaient donner à leur marque un nouvel élan. Son travail commercial s’inscrivait dans la tonalité effrontée et narcissique qui prévalait dans les années 80 et 90, et il connut un succès phénoménal.
Bien conscient de la nature capricieuse du business photographique de la mode et de la publicité, Carlos Clarke tira le meilleur de ses opportunités commerciales. Il était cependant très sérieux à propos de sa pratique. Son travail commercial finit par s’étendre au-delà des femmes pour s’enrichir de photographies d’hommes devenues maintenant des classiques — notamment celles de Keith Richards (photo 5) et de Marco Pierre White —, et il était un excellent tireur. Son intérêt pour le rendu de ses tirages tendait à l’obsession, et il réalisait de nombreuses versions de chacune de ses images dans sa chambre noire, expérimentant avec les toners et les papiers pour déterminer quel niveau de détail et de profondeur pourrait être obtenu à partir des négatifs. Parfois, il lui arrivait même de tâcher et de froisser les photographies pour jouer sur la manière dont il pouvait utiliser le tirage et transformer l’apparence de son travail.
Lire la suite du texte de Greg Hobson dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.
Greg Hobson
Directeur du département photographie du National Media Museum