Le 6ème Festival Photo de Yangon, présidé par Aung San Suu Kyi est dédié à l’amour bienveillant
Rangoon, renommé Yangon par les généraux birmans, a, comme Angkor, son festival photographique — là encore grâce à un photographe français, Christophe Loviny, qui fut d’ailleurs l’un des initiateurs du festival cambodgien.
La 6e édition du Yangon Photo Festival s’est donc ouverte le 20 janvier pour ne s’achever que le 28 février, sous la prestigieuse présidence, et pour la troisième fois, de Mme Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix, députée qui a payé cher son combat acharné pour la liberté. C’est à l’Institut français de Birmanie que se tiennent les manifestations, ateliers et expositions de ce festival qui, cette année, a été placé sous le signe de « Metta, le chemin vers la Paix ».
Dix photographes ont été invités à y présenter leurs œuvres. Fausto Podavini, lauréat du World Press, Xavier Zimbardo, Marc Roussel avec son travail sur Jacques Bérès, un « French Doctor » en Syrie, Frank Vogel et ses Bishnois, Mathieu Ricard, moine bouddhiste qui présente son « appel à l’altruisme », Soe Zeya Tun et Minzaya avec des images interrogeant le public sur les émeutes inter-religieuses en Birmanie, Mayco Nai et son travail sur le quartier de la Roquette à Arles, Ana Galan, Yan Changyiang, dont le commissaire Jean Loh a sélectionné le reportage sur « Les pèlerins de papier« , et, enfin, le célèbre scrap-book de Gilles Caron, dont c’est la première exposition en Asie, aux portes du Cambodge où il a disparu en 1970.
C’est sa fille Marjolaine Caron qui a parlé de l’œuvre guerrière de son père le 13 février. En effet, chaque soir, le public birman est invité dans les jardins de l’Institut culturel français à une conférence ou une projection en présence des photographes invités. Le 6e Yangon Photo Festival a culminé le 15 février par la remise par Aung San Suu Kyi à Soe Zeya Tun et Minzayar des prix pour les meilleurs reportages de l’année. Et par un concours national sur la thème de « Metta « . C’est, en birman, la notion bouddhiste de l’amour, de la bienveillance. Tout un programme pour un talentueux photographe. Mais au pays du sourire, quel thème aurait été plus évident?