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Biennale du Caire : Pavillon tunisien

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Il ne faut pas confondre la Biennale du Caire habituellement organisée par le Ministère de la Culture Egyptien avec le projet Something Else, Off Biennale. Chapeauté par le commissaire Simon Njami autour du thème Something Else/autre chose, cet événement s’est tenu du 28 novembre au 28 décembre 2015.

Le fondateur de ce projet est le célèbre artiste égyptien Moataz Nasreldin, autoproclamé activiste culturel, qui a fondé le lieu d’art Darb 1718 au Caire. Son idée : bien que l’Egypte déploie des efforts considérables pour développer l’accès à la culture, elle reste encore inabordable et isolée. Un paradoxe quand on considère que ce pays était depuis des millénaires l’un des plus riches culturellement.

Au cours des dernières années, les artistes égyptiens et la production de l’art de l’Egypte ont été marqués par la révolution, ce qui a conduit à la réduction de l’expression artistique à certaines images liées à cet événement. Un projet tel que le OFF Biennale du Caire a l’intention de pousser plus loin la scène artistique en Egypte et vise à déplacer les stéréotypes en créant un espace dynamique et neuf d’expressions, au-delà de l’attendu.

Il entend ainsi ouvrir de nouveaux canaux de communication pour la scène de l’art contemporain international pour permettre un enrichissement mutuel, ouvrir des horizons nouveaux et alternatifs, passer les frontières et explorer l’Afrique, les pays du Moyen-Orient et du Golf. Ceci est donc la voie vers autre chose.

Pour cette première édition, sous la houlette du commissaire en chef Simon Njami, 8 commissaires sont associés : Olfa Feki, Aura Seikkula, Power Ekroth, Valentina Gioia Levy, Pilar Tompkins Rivas, Elena Giulia Abbiatici, Jean F et Orlando Britto Jinorio.

Chaque commissaire a eu carte blanche pour choisir les travaux et les artistes, avec comme seule consigne de proposer « autre chose ». 118 artistes ont été exposés. Le festival était dispersé sur la ville du Caire dans différents lieux comme le centre culturel Darb 1718, de vieux appartements du centre ville « Adly st et Tharwat st », la place de Cinéma Radio et les boutiques qui l’entourent, le Goethe Institut, ou encore le Cinema Zawya où il y a eu une journée dédiée aux courts métrages tunisiens et égyptiens.

Avant de revenir dans cet article sur le pavillon Tunisien, on a découvert parmi les photographes exposés, Karim el Hayawan, photographe et architecte d’intérieur égyptien. Retenu suite à l’appel à candidature du Off de la Biennale, il est exposé au Darb 1718 par Simon Njami. Il présente des compositions multiples intitulées TokTok, connecting dots (connecter les points) autour des transports comme un puzzle, des bandes visuelles étroites qui montrent des gros plans, écritures, phares, rétroviseurs…

FOCUS SUR LE PAVILLON TUNISIEN

Olfa Feki est architecte et commissaire indépendante basée à Tunis. Elle est co-fondatrice de «La Maison de l’Image» à Tunis où elle a organisé plusieurs ateliers avec le World Press Photo, l’agence Magnum, l’agence NOOR, et l’Archwork de Matali Crasset.

Pour ce projet, elle souhaitait montrer autre chose que ce qui est d’habitude associé aux artistes tunisiens dont la pratique s’articule essentiellement autour de la peinture et des installations. Etant spécialiséedans l’art visuel, et avec l’expansion de la photographie et de la vidéo en Tunisie ces dernières années, elle opte « pour la créativité et l’originalité des projets d’artistes de différentes disciplines mais dont le travail renvoie d’une manière ou d’une autre à l’art visuel, que ce soit par le médium ou par la scénographie ».

Le pavillon tunisien s’est donc installé dans un vieil appartement du Caire où chaque artiste a sa propre chambre avec son propre univers. A partir d’une disposition typique d’appartement du centre ville, mis en valeur avec quelques objets et meubles dénichés dans l’un des plus grands stocks de décors de films au Caire. Chaque artiste disposait d’un espace propre avec son nom à l’entrée comme une indication de l’appropriation de l’espace.

Quant aux artistes présentés, certains ont l’habitude de collaborer avec Olfa Feki comme Héla Ammar ou Sophia Baraket et Noutayel Belkadhi, pour d’autres ce fut une première. Quelques exemples:

Dans la pièce d’Héla Ammar on retrouve trois séries réalisées au cours des sept dernières années sous le nom « Identities ». Celles-ci renvoient toutes à la question de l’identité féminine, de sa position par rapport à elle-même et à la société.

Vapors de Sophia Baraket est un petit extrait d’un projet collectif autour des hammams de la médina de Tunis dont Olfa Feki était commissaire. Un travail qui pour cette dernière est remarquable, «Tout d’abord pour l’aisance totale de la clientèle masculine du hammam devant l’objectif tenu par une femme, mais aussi par la singularité des photos et de leur traitement par rapport à un sujet qui a déjà été abordé plusieurs fois certes, mais pourtant est ici revu d’une manière très authentique».

L’un des défis de sa programmation était la présence de Sabri Ben Mlouka, qui exposait du nu en plein centre du Caire en dehors des galeries. Pourtant ces images en noir et blanc ont séduit le public.

On retrouvait aussi l’installation vidéo The son de Mouna Jmal Siala, réalisée à partir de prises de vue photographiques et de dessins, ainsi que Zoufri de Rochdi Belgasmi, qui est en réalité une performance de danse contemporaine. La commissaire a choisi de montrer la vidéo de recherche du projet qui permet de suivre les différentes étapes de création de l’artiste.

Enfin c’est une série de sculptures, Parallel world de Noutayel Belkadhi qui offre une vision très différente du reste de l’exposition : des sculptures en acier, mobiles et fixes, mais aussi des installations en acier mises en valeur par une simple source de lumière.

INFORMATIONS
www.somethingelse-off.com

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