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Biennale de Venise: –Josef Koudelka

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Un ensemble d’images grand format, aux noir et blanc intenses, constitue un des trois thèmes du Pavillon du Saint – Siège à la Biennale de Venise. Il s’agit des photographies que Josef Koudelka- un des artistes les plus représentatifs du panorama de l’art contemporain- a choisi pour cet important rendez-vous vénitien. De cette construction unique en résulte un fort impact émotionnel.

Ces images, insolites et originales, évoquent paysages et visions de destruction, d’abandon, d’annulation de la mémoire historique.
La sélection fait partie d’un travail que Koudelka continue à réaliser depuis des années dans le but de réunir, autour de son regard et face a son appareil, les lambeaux du présent qui gardent encore une poignante mais éphémère beauté .

Les commissaires du Pavillon du Saint-Siège, pour la première fois présent à la Biennale de Venise, ont choisi un thème unique et fort en s’appuyant sur un texte en particulier, voire sur Le livre par excellence: la Bible et les premiers chapitres du livre de la Genèse.
Le parcours du Pavillon est composé de trois moments : la Création quand l’acte créatif prend sa forme (confié aux vidéo artistes du groupe Studio Azzurro de Milan), ensuite la destruction voire la De-Création (confié à Josef Koudelka) et pour terminer le thème de la Re-Création, la possibilité d’une renaissance (cette partie confiée à l‘artiste américain Lawrence Carroll). C’est donc aux images de Josef Koudelka qu’on confie le moment de la De-Création.

L’installation est prenante: dans la salle carrée et vide, neuf images horizontales grand format (2’50 mètres) sont appuyées contre trois murs en forme de fer à cheval, comme si elles venaient à peine de tomber et en équilibre elles cherchaient encore a se stabiliser. En face, trois triptyques, dont un inédit, donnent verticalité à l’ensemble.
Cet ordonnancement crée un mouvement centripète d’énergie qui exalte et cristallise les traces de l’homme sur Terre.

Le sous-titre de la série pourrait bien être Ce qui reste. Ce qui reste de la guerre, de la violence de l’homme sur l’homme, de l’homme sur la nature. Les images évoquent un sentiment de profonde poésie, d’autant plus mélancolique que leur témoignage risque de tomber dans un possible oubli. Cependant, il ne s’agit pas de se livrer au désespoir mais bien au contraire de voir le monde plus clairement et ainsi de trouver une issue.

Koudelka continue obstinément à capturer les paysages de notre monde dévasté, entre mines abandonnées et restes archéologiques, afin de construire un répertoire où classifier le monde et le restituer à notre mémoire d’hommes qui avons tendance à oublier. Une mémoire qui puisse être active et nourrie d’une vision exercée à la beauté, comme par ces magnifiques et émouvantes images. Une mémoire qui peut, seule, nous sauver de la dévastation.

Alessandra Mauro

Exposition
Du 1er juin au 24 novembre 2013
Pavilion – The Holy See
55th International Art Exhibition, la Biennale di Venezia
In Principio
Arsenale di Venezia – Sale d’Armi nord
Italie

Livre
Decreazione
Photographies de Josef Koudelka
Editions Contrasto
ISBN : 978-88-6965-487-9

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