60 somptueux nus caucasiens présentés à coté de quelques sublimes sculptures et masques africains. Il n’y a que Bettina Rheims pour obtenir ce genre d’exposition. Celle-ci, intitulée Vous êtes finies, douces figures, vient de s’ouvrir au Musée des Arts Premiers du quai Branly, à Paris. Les photos, des Polaroids moyen format, sont formidables. Le film entretien de la photographe et son commissaire d’exposition et complice Philippe Dagen l’est également.
Bien que son titre lui soit emprunté, l’exposition ne célèbre pas le poète latin Pétrone. Cette phrase fatale est tatouée sur la peau de l’une des Femen que Bettina Rheims a photographiées pour sa récente série Naked War. Douces figures, celles-ci ? Héroïnes plutôt, pour reprendre d’une autre des séries de l’artiste, dont on verra ici la part secrète, les polaroïds encore jamais montrés. On y voit moins de douceur que d’intensité : des êtres terriblement vivants aux prises avec un lieu nu, une sorte de rocher et leurs propres corps.
Femen et Héroïnes étaient donc vouées à se rejoindre, pour affirmer ensemble la force et la dignité du féminin – à ne pas confondre avec ce que l’on entend communément par la « féminité », qui n’est qu’un stéréotype social et sexuel. Incarnées dans des corps et des visages sculptés, ces qualités sont aussi celles d’autres héroïnes encore : les œuvres africaines dont l’artiste a fait les compagnes des siennes, le temps de cette conversation entre photographies et sculptures.
Bettina Rheims, Vous êtes finies, douces figures
20 mars 2018 au dimanche 03 juin 2018
Musée du quai Branly – Jacques-Chirac
37 Quai Branly
75007 Paris
France