Du 25 au 28 juillet se tiendront les Nuits photographiques de Pierrevert. Stéphane Kossmann, le directeur du festival, les présente ainsi.
Après cette belle édition des dix ans du festival, les Nuits photographiques vont reprendre leur rythme, avec le rendez vous habituel du 23 au 28 juillet à Pierrevert sous la houlette d’un parrain prestigieux, Marco Glaviano.
Et comme chaque année, notre saison artistique débutera à la Fondation Carzou avec l’inauguration le 29 Juin d’une exposition d’un photographe non moins illustre, ami des Nuits photographiques de longue date, Bernard Plossu. Il est en effet familier du festival où il a déjà exposé et où il est venu plusieurs fois. Le département des Alpes-de-Haute-Provence lui est aussi familier. Il y a quelques années, il avait été accueilli par le musée Gassendi pour illustrer la Route de l’art contemporain entre Digne les Bains et la Province de Cuneo, en suivant le même parcours que le peintre Paul Martin avait effectué en calèche plus d’un siècle auparavant. La vision comparée d’un carnet de voyage en aquarelles et en photos était intéressante.
Mais Bernard Plossu a voyagé bien au delà de nos frontières, et c’est au Mexique qu’il nous amène à travers cette exposition intitulée « Back and Forth : les deux côtés de la frontière Mexicano-Américaine » En écho à la situation actuelle entre les deux pays, il nous propose de façon inédite une magnifique série de photos en vis-à-vis, qu’il a réalisée à l’occasion de voyages effectués entre 1965 et 1985, des deux côtés de cette frontière.
Cela nous parle d’une époque. On y voit la liberté d’un regard, qui au gré de ses errances, se laisse porter par un désir frénétique de saisir le monde comme ça, dans sa plus humble dimension. C’est ce qui sera le postulat de Bernard Plossu.
Pour accompagner ces photos, son fils Joaquim, propose une création sonore que lui ont inspiré les deux univers de part et d’autre de la frontière Mexicano-Américaine.
Stéphane Kossmann
Président des Nuits photographiques
Dans le grand désert américain habitaient depuis toujours les tribues Apaches Mescaleros et Chiricahuas, les Hopis, les Navajos, les Yaquis, les Huichols, les Tarahumaras, les Seris…
Puis les espagnols sont arrivés, et plus tard les » anglos , c’est à dire les blancs.
Les conflits terribles ont commencé, entre les deux pays, Alamo, Columbus, et aussi avec les Indiens. Les soldats mexicains ont massacré toute la famille de Geronimo, un jour de la St Jérôme, d’ou son nom de guerre : » Geronimo «.
Et les Apaches luttent encore pour que ses ossements quittent le fort ou il est enterré, encore prisonnier, en Oklahoma, et soient ramenés en Arizona.
Au XX° siècle, ces espaces gigantesques, ce pays du vent, est devenu le lieu de 3 des plus grandes villes du monde : Mexico, Los Angeles et Dallas.
Là sont le Mexique et les Etats Unis d’ Amérique : les pistes de terre sont devenues des autoroutes à 10 voies !
Et malgré leur proximité, ces deux nations sont incroyablement différentes.
Rien à voir ! Ce qui les différencie, quand on passe de l’un à l’autre, ce sont des choses comme les bruits et les odeurs: l’incroyable sensation desilence du coté américain, et le coté assourdissant de milliers de bruits dès qu’on rentre au Mexique ! de même, les odeurs de Tacos et de hamburgers …
Pendant des années, de 1966 à 1985 je n’arrêtais pas de passer de l’un à l’autre, par la route, avec l’arrêt essence gigantesque de Matehuala !
La premiere fois, en été 1966, j’allais de Mexico DF à Carmel et Big Sur ramener une voiture : je ne m’ attendais pas à une telle différence, qui est immédiate dès qu’on change de pays !
Pareil en redescendant, quand on va de San Diego en Baja California , l’arrivée à Tijuana est littéralement un autre monde !
Passer dans les villes frontière comme Nogales, Douglas ou Ciudad Juarez, débarquer à Yuma ou à Deming ou Lordsburg, ou à Chihuaha ou Monterrey, quelles émotions, et même quelles angoisses ! C ‘est de cela que parlent les photos de cette exposition, ces allers et retours ,
» Back and forth, des deux cotés de la frontière mexicano – américaine «
Comme l’avait écrit Kerouac : « Juste de l’autre coté de la rue, le Mexique commençait. On regarda émerveillés. À notre étonnement, ça ressemblait au Mexique. » (in » Sur la route « .)
Tout ça, c’était au XX° siècle, ….. avant … !
Bernard Plossu, Mars 2019
Bernard Plossu – Back and Forth : les deux cotés de la frontière Mexicano-Américaine
du 29 Juin au 29 Septembre 2019
Nuits Photographiques de Pierrevert
Fondation Carzou de Manosque
7-9 Boulevard Elemir Bourges
04100 Manosque