L’exposition « Personal Disclosure » (« Révélation personnelle ») de Yoram Rothest en cours à la galerie CWC. Elle présente plus de soixante nouvelles œuvres inédites de cet artiste qui vit à Berlin, dont c’est la toute première exposition individuelle.
Il a créé des pièces uniques à partir de divers matériaux. 300 ans d’histoire de l’art et d’esthétique deviennent ainsi des œuvres indépendantes, à travers le regard subjectif de l’artiste qui redéfinit leur contexte. Les œuvres présentées dans « Personal Disclosure » dévoilent leur propre langage visuel, d’une façon impressionnante. Yoram Roth repense le médium photo au moyen d’un nouvel agencement d’images surprenant : il intègre à cette discipline auparavant en deux dimensions, une troisième dimension qui vient guider l’attention du spectateur. Le sujet principal, le corps, saisi en plein mouvement, est détaillé dans des postures mises en scène, présenté comme en symbiose avec son environnement constitué par l’ensemble de la pièce. Au centre des décors de ces photos presque en taille réelle, se trouvent les corps, partiellement enveloppés d’étoffes somptueuses, à l’intérieur de pièces abstraites mais très théâtrales, avec des natures mortes soigneusement ordonnées.
L’aisance avec laquelle les corps s’élancent – bien visible dans la série « Brunhilde & Gunther » – s’oppose à la matérialité imminente de la présentation des œuvres, exclusive et de haute qualité. Les nus sont intégrés à des cadres en acier corroyé et déploient leur plein effet à travers deux modes d’apparition au sein d’une même œuvre : le tirage Diasec ou les pigments sur papier. Le contenu visuel présenté en Diasec rappelle la technique du sfumato, typique de la Renaissance – l’effet est généré par la plaque en acrylique, mate, légèrement opaque du Diasec. A l’intérieur de ce tirage Diasec, certains fragments sont isolés dans des cadres en renfoncement, imprimés en pigments sur papier recouverts de cire. Yoram Roth place ainsi des focus, pour attirer l’attention du spectateur sur certains éléments du motif, créer des espaces sensitifs et souvent, pour mettre en lumière ce qui n’aurait autrement pas été remarqué. Ces rectangles de clarté fonctionnent comme des manifestations concrètes du pouvoir de l’artiste de diriger l’attention du spectateur dans des images à grande échelle. Ils permettent également d’explorer au sein d’une même oeuvre à la fois l’intime et le grandiose. La surface de la peau devient ainsi source de fascination, les traits d’un dos de main se font composition esthétique, et les reins se changent en massifs abstraits autonomes.
EXPOSITION
Personal Disclosure de Yoram Roth
Jusqu’au 14 novembre 2015
Camera WorkPhotogalerie GmbH
Alexander Golya
Kantstraße 149
10623 Berlin
