The Eyes revisite Berlin avec le collectif Ostkreuz.
La réalité d’une métropole est difficile à appréhender sans l’aide de la photographie. La photographie éveille ou déclenche en effet en nous la visualisation de pensées et de souvenirs. La lecture d’images d’habitants, d’architectures et de signalétiques nous aide à comprendre les lieux qui y sont représentés.
Berlin semble éternellement condamnée au devenir, et non à l’être, disait en 1910 Karl Scheffler. L’expression est encore de circonstance aujourd’hui, et pour de bonnes raisons. Après avoir subi de sévères dégâts durant la Deuxième Guerre mondiale, Berlin-Ouest fut emmurée de 1961 à 1989, comme une île, et ses infrastructures récemment restaurées interrompues. Dépendante politiquement et militairement des quatre puissances occupantes, la ville avait un statut particulier à bien des égards. Dans le même temps, Berlin-Est était la “capitale de la RDA”, et les échanges entre les deux parties de la ville étaient rares. Il en était de même entre les scènes photographiques de l’Est et de l’Ouest. Mais une figure importante de Berlin franchissait la frontière entre les deux systèmes politiques : Arno Fischer. Son appartement de Schiffbauerdamm près de la Friedrichstrasse fut un lieu de rencontres pour les photographes de l’Est et de l’Ouest. Sept de ses amis photographes devaient plus tard fonder l’agence Ostkreuz.
Extrait de l’article de Matthias Harder.