Baron Wolman, l’un des photographes les plus emblématiques du Rock and Roll et le premier « chief photographer » du magazine Rolling Stone, est décédé paisiblement le 2 novembre à l’âge de 83 ans après une bataille contre la maladie du système nerveux connue sous le nom de maladie de Lou Gehrig.
Il y a quelque temps, nous avions publié ce sujet sur Wolman.
Baron Wolman a été le directeur de la photographie du magazine Rolling Stone de 1967 à 1970, le premier âge d’or du magazine. Baron Wolman a immortalisé le visage des personnalités les plus marquantes de cette époque, Jimi Hendrix, Miles Davis à Monterey en 1969, BB King. L’exposition présente les multiples couvertures que Baron Wolman a réalisé pour Rolling Stone entre 1967 et 1970, avec Janis Joplin, Mick Jagger, Ike&Tina Turner, Sun Ra et Eric Clapton.
D’autres clichés moins connus révèlent la vision du photographe, comme ce portrait de Duke Ellington en coulisse à Los Angeles. Sans doute l’une des plus belles représentations qui nous reste du jazzman. Il y a aussi Frank Zappa, Jeff Beck, Sly Stone élastique et couvert de sueur ou encore Iggy Pop dans une pose acrobatique.
Le plus étonnant dans cette exposition, c’est le Baron Wolman intimiste, qui nous révèle des bluesmen méconnus comme Nathan Beauregard, un guitariste aveugle de 106 ans assit seul sur une chaise rouillée, agrippé au manche d’une guitare antédiluvienne.
Toutes ces photographies sont gravées dans la mémoire des gens qui ont vécu cette époque ou grandit avec cette musique plusieurs décennies plus tard. Ce n’est pas le cas des moscovites, qui ont été complètement coupés de cette culture jusqu’au début des années 90. Le public moscovite découvre donc l’œuvre de Baron Wolman avec un œil neuf. A la différence des occidentaux pour lesquels ces clichés réveillent des émotions parfois vieilles de 40 ans, les moscovites peuvent apprécier son talent simplement pour ce qu’il est.
Emmanuel Grynszpan
Baron Wolman, les années Rolling Stone
Jusqu’au 22 juin
Pobeda Gallery
Moscow, Bolotnaya emb. 3 b. 4