Les « nuages » (série « nubes ») d’Ezequiel Montero Swinnen évoquent la légèreté, la pause. On se sent sur un nuage. On regarde ses œuvres et l’on imagine des nuages qui voltigent dans les airs et qui subitement se figent.
Mais, en même temps, les photos de Montero parlent de pesanteur, car les longs draps blancs lancés en l’air sur fond de ciel de La Pampa, une fois arrêtés par l’appareil photo, prennent l’allure de sculptures.
« Dans mes photos – nous livre l’artiste à l’occasion du vernissage de BA PHOTO, en jouant avec les mots – on ressent plus une expérience haptique qu’optique… ».
Montero est un artiste visuel de 32 ans, vivant à Buenos Aires mais originaire de Santa Rosa de la province de La Pampa. Il travaille avec la photographie, la vidéo, le dessin et réalise des installations.
« Dans mon œuvre – dit-il – je suis intéressé à réfléchir sur l’expérience subjective de l’homme par rapport au temps et au mouvement ». Il travaille beaucoup avec l’élément air et il est passionné par la bataille que se livrent la pesanteur et la légèreté. « Dans l’air et dans le vent, les éléments évoluent de manière incertaine mais d’une façon authentique: ils volent, il flottent, ils s’entrechoquent, ils dansent comme des sculptures suspendues, en mode pause ». Selon Montero, la pause représente un instant qui a une durée… « C’est un point d’intersection – explique-t-il – entre le temps vertical, lié à l’idée de l’instant, où il y a profondeur et intensité, et le temps horizontal, lié plutôt à l’idée de la durée, du temps qui passe ».
L’artiste souligne que la nature a toujours eu un grand rôle dans son œuvre peut-être pour avoir vécu son enfance dans le silence des champs de la pampa, les yeux rivés vers l’horizon, sur les nuages et dans les étoiles. « En connexion permanente avec le cosmos », conclut-il.
L’habitat humain, l’humain et sa relation avec la ville et la nature, sont les centres d’intérêt du photographe Nicolas Janowski qui, depuis 4 ans, mène un vaste travail sur l’espace où nous vivons.
De l’Amazonie (équatorienne, péruvienne et bolivienne) à la Tierra del Fuego, Janowski pose son regard sur les populations indigènes, sur les transformations qu’elles subissent dans leur habitat naturel et sur leur brutale décimation.
Les deux œuvres exposées dans BA PHOTO de la série « Ce qui te porte c’est le vent », prises en Terre de feu où des populations indigènes ont pratiquement disparu, évoquent un sentiment de perte, d’isolement (l’ilot au milieu des flots de l’océan, photo nominée pour le prix BA PHOTO) et un sentiment d’enfermement.
C’est une œuvre où la dimension poétique des images s’enlace avec une dimension sociale et historique grinçante.
Janowski a déjà gagné le premier prix du prestigieux concours Repsol à Lima, avec la série « la ville floue » où il évoque la tension entre public et privé, dans le cadre de sa recherche sur l’habitat humain.
Montero et Janowski sont représentés par « Quimera del arte » une galerie de Buenos Aires où l’on peut rentrer pour prendre un café ou pour feuilleter un livre d’art et l’acheter. En effet, l’objectif de « Chimère de l’art» est aussi celui d’apprivoiser un public moins familier des galeries d’art.
La galerie a aussi une approche participative avec les artistes. Mensuellement, Quimera organise des réunions avec des artistes – jeunes et émergeants – pour proposer de nouvelles expositions et pour leur faire rencontrer des nouveaux curateurs.
La galerie « Chimère » se veut aussi engagée. Tous les ans elle lance le prix « Quimera » qui récompense des œuvres mettant l’accent sur la conjoncture politique en Argentine et pouvant engendrer une vision critique.
Ezequiel Montero Swinnen : http://www.monteroswinnen.com
Nicolas Janowski : http://nicolasjanowski.net/Home/
Galerie Quimera del arte : http://quimeradelarte.com/galeria/
