L’urbanisation en Chine a connu un essor considérable à partir des années 1990 et a dépassé le seuil des 50% pour la première fois en 2011. En 2050, selon les prévisions des nations unies, le taux d’urbanisation devrait atteindre les 77%. Le développement de l’infrastructure immobilière devient en conséquent un élément intégrant de la croissance économique du pays.
Ces nouveaux espaces résidentiels prennent naissance au cœur des grandes villes en cours de rénovation, en lieu et place d’anciennes générations d’habitations, mais s’étendent aussi autour de leur périphérie, créant ainsi de tous nouveaux espaces urbains grappillant le territoire des campagnes avoisinantes. C’est dans ce second contexte que l’ampleur de ces constructions se révèle, elles s’érigent avec démesure dans un espace quasi vierge de toute urbanisation, provoquant une métamorphose du paysage qui passe d’un état rural à un état d’urbanisation intense et précoce sans aucune phase intermédiaire.
Mais ce qui l’interpelle au-delà de ce foisonnement, c’est la similarité esthétique de ces grandes architectures. Une redondance de structures de béton qui prononce un visuel urbain monolithique et désuet.
Nous pouvons nous interroger sur les chances offertes à l’individu pour un développement personnel dans un environnement où règne une telle uniformité. Il convient de souligner que cette importante phase de renouvèlement des infrastructures immobilières représente déjà une amélioration considérable pour le quotidien de nombreux nouveaux habitants. Mais ne pourrait-on pas en profiter pour redéfinir ou réinventer une nouvelle vision de l’urbanisme ou il serait donné aux architectes la possibilité de concevoir une forme nouvelle d’habitation, peut-être plus adaptée à l’échelle humaine et à ses conditions d’épanouissement?