« Outside the Box, c’est d’abord l’échec d’une démarche.
Dans le projet de me confronter à ma propre représentation, j’ai tenté à maintes reprises d’oublier mon souci de la composition, d’échapper à mes codes esthétiques plus ou moins conscients.
Ainsi, je me suis efforcée de réaliser des cadrages plus audacieux à la prise de vue, de donner une autre dimension, moins maîtrisable en fractionnant l’image au moyen d’un miroir et de créer ainsi un nouvel espace sans limitation.
Or, au lieu de les évacuer ce miroir a multiplié mes obsessions. Je m’appliquais alors, malgré ce nouvel obstacle, à trouver d’autres repères et à créer des lignes, des correspondances entre l’intérieur et l’extérieur du miroir.
Au lieu de sortir de mon propre cadre, je m’y suis davantage enfermée.
Ma dernière tentative a été de le représenter physiquement en encadrant mes images et en jouant sur la place qu’elles occuperaient dans le cadre, puis finalement en dehors de celui-ci, par illusion d’optique. »
Aude Lerin est née et a grandi à Bordeaux. Après une première année de médecine, son envie de s’exprimer par la création l’emporte. Elle suit une formation en stylisme à l’Atelier Chardon Savard, à Paris, où elle apprend à observer, affine sa technique et s’ouvre à de multiples influences. Son diplôme en poche, elle découvre en 2008 le domaine de l’illustration de mode dans un bureau de stylisme international.Depuis, elle participe chaque saison, à la réalisation de cahiers de tendances, pour la mode masculine.
La mode et le design la conduisent jusqu’à Tokyo où elle crée de nouveaux modèles de lunettes. L’architecture et la mode qui font l’atmosphère singulière des quartiers de Shinjuku, Shibuya et d’Omotesando deviennent ses premières sources d’inspiration. La liberté d’expression et l’avant-garde, sont ce qu’elle se plaira à retrouver lors de ses voyages à Londres.
S’interrogeant sur ses propres incertitudes, Aude Lerin trouve dans la photographie le moyen de les mettre au jour, pour les déjouer et en jouer. C’est d’abord, avec la photographie d’architecture, la recherche de lignes, de vides, de liens. Progressivement, et sans tout à fait abandonner le construit et ses formes, elle aborde la mode comme le langage capable d’accompagner sa recherche perpétuelle d’identité.