Dans le nouveau travail de Tanu Gago, Tama’ita’i Pasifika Mao’i, fruit d’une commande du Festival de photographie d’Auckland 2014, l’artiste néo-zélandais s’attaque à la manière dont les femmes du Pacifique sont représentées, animé d’un désir de s’éloigner des stéréotypes culturels. Telles que promus par les médias et les publicités, les femmes et les hommes du Pacifique tendent à être dépeints comme des symboles pour le tourisme dans la région, ou comme vivant en marge de la société contemporaine. Les deux approches traduisent des vues étroites que Gago cherche à effacer.
Gago dit en évoquant les images universelles de l’expérience des Maoris dans le Pacifique : « Une chose que j’ai notée, c’est que les Maoris sont toujours capturés dans des moments d’expression culturelle intense. Nous exprimons toujours ouvertement notre culture par le biais de costumes ou de danses et sommes rarement montrés dans un cadre quotidien. Il y a toujours une perspective coloniale portée sur l’expérience pacifique en Nouvelle-Zélande et nous sommes représentés comme une classe de travailleurs, vous ne verrez jamais de Maoris universitaire ou avocat, par exemple. En tant que transmission idéologique de la culture, j’ai toujours trouvé ce phénomène problématique et déloyal. Construire mon propre langage culturel a été vraiment très important pour transmettre les expériences authentiques où nous ne sommes pas simplement des éléments du décor. Pour montrer notre diversité et que nous sommes modernes, complexes et sophistiqués. ».
Gago me raconte qu’après avoir étudié le cinéma, il a choisi la photographie plutôt que l’image en mouvement pour interroger la notion d’identité pacifique dans la culture visuelle. « Je ne suis pas pressé de faire un film. Maintenant, je veux me consacrer à l’image fixe pour développer mon propre langage visuel et culturel. Je suis vraiment intéressé par cette idée de construction culturelle surtout en relation avec l’identité des Maoris et de la population du Pacifique et de Nouvelle-Zélande, et ce à quoi cela pourrait ressembler. Au cours des quatre dernières années, j’ai développé ma propre construction culturelle et essayé de me figurer comment fabriquer une histoire au moyen d’une image fixe ; quelque chose d’aussi complexe et stratifié que, disons, une vidéo ou un film, dans l’intention d’arriver à une pratique filmique dans le futur. »
Lire la suite dans la version anglaise de L’Œil.
EXPOSITION:
Du 29 mai au 17 juin à Silo 6
Tanu Gago: www.tanugago.wordpress.com
Programme du festival: www.photographyfestival.org.nz