« Cette première monographie obsédante du photographe israélien Assaf Pocker, Scar Tissue (Tissu cicatriciel) réinvente le portrait photographique comme un médium apte à communiquer les émotions humaines les plus sombres et les plus secrètes, » (Nazraeli Press). Assaf Pocker, a étudié l’Art et la Photographie à Jérusalem, il a ensuite été photojournaliste en Israël pendant les années 80, avant de s’installer aux États-Unis.
J’ai parlé avec Assaf récemment de son travail pour Scar Tissue :
« En Israël, j’étais un photojournaliste qui couvrait tout ce qui se présentait, cela allait des célébrités aux camps de réfugiés. J’étais envoyé pour prendre des clichés de gens connus, mais je me disais que je perdais mon temps. Je préférais aller photographier ceux dont personne ne parlait. J’ai abandonné une carrière prometteuse pour venir aux États-Unis. J’avais déjà ce projet en tête. Au début, les sessions duraient toute la journée, parfois pendant 5 jours, une longue période d’intimité au cœur de leurs histoires. J’en sortais épuisé. J’ai dû apprendre à travailler plus vite. Quatre-vingt pour cent des photographies dans le livre datent des trois dernières années.
Ce projet porte sur la manière dont nous percevons les autres et dont nous entretenons des préjugés à leur égard. Il faut donner une voix aux gens qui ressentent cette douleur et montrer les conséquences de celle-ci. J’ai travaillé sur ce projet pendant 7 ans, je ne savais pas combien de temps cela prendrait, mais je savais que je devais le faire, probablement depuis le moment où j’ai commencé à étudier la photographie. »
Elizabeth Avedon
