Le travail photographique d’Asmaa Betit résulte d’approches et de procédés variés prenant tous appui sur une même conception de la mise en scène, composé avec autant de minutie que de rigueur.
La série de tirages regroupés sous le titre Dissimulations reconduit paradoxalement l’exament du double et du dédoublement. Ils ont chacun pour trait commun la présence d’une « femme-furniture » dissimulée dans des intérieurs disparates ( réserve de magasin, appartements, théâtre ) mêlés aux attributs des lieux investis ( mobilier, tentures ).
Elles présente une forme de dédoublement par un jeu de recto verso présenté sur un même plan. Chacunes d’entres elles témoignent d’une troublante gestuelle bien définis dans un cadre intime.
Ces postures intrigantes semblent nous interpeller sur la distance parfois floue qui sépare la présence de l’absence, la révélation de la dissimulation, la distinction de la dissimulation, l’identité de l’altérité. Empruntant sans complexe au vocabulaire cinématographiques, les mises en scène d’Asmaa Betit suggèrent ainsi des récits suspendus tout autant que des situations individuels irrésolues, pour le moins équivoques en regard des groupes et des sociétés dans lesquelles elles s’inscrivent.