A la lecture du dossier de presse de la manifestation Art Paris, le ton était donné : la photographie serait présente sur un grand nombre de stands de cette foire dédiée à l’Art Contemporain. La liste des galeries exposant de la photographie est longue et donne envie, pourtant sur place, la photo est plutôt discrète. Il est 15 heures, la foire est ouverte aux professionnels depuis une petite heure, les stands commencent doucement à se remplir… Je pars donc à la chasse à la surface photosensible dans le dédale des allées du Grand Palais. Presque comme un jeu, je me surprends à repérer des photographies qui n’en sont pas et à passer à côté d’œuvres photographiques qui ne semblent pas en être.
Alors il y a bien évidemment les inconditionnels, comme la Galerie VU’, qui présente sur son stand deux séries de photographies des années 70 et 80 de Bernard Faucon et d’Alain Bizos, des portraits de Richard Dumas, et l’installation, réalisée en 2012 et signée José Ramon Bas, qui mélange dessins et photos. La Galerie Baudoin Lebon quant à elle, accueille le public avec une œuvre monumentale qui libère des bulles de savon. Dans la seconde partie du stand, on retrouve une pièce où les murs sont recouverts par des tirages et par quelques œuvres plastiques: bienvenue dans « Le Cabinet de curiosités de Baudoin Lebon« . Un accrochage éclectique mélangeant tirages modernes et contemporains, noir et blanc et couleur, sans aucune légende : seules les images sont à contempler. La Galerie des Filles du Calvaire présente dans son accrochage, un petit aperçu des tirages d’Antoine d’Agata actuellement exposés à la galerie, ainsi qu’au BAL jusqu’au 14 avril; on y retrouve également les photographies de Corinne Mercadier, ou encore les paysages de Thibaut Cuisset.
La galerie néerlandaise, Lilja Zakirova Gallery, expose le très controversé artiste russe Rauf Mamedov, avec notamment sa série « La Dernière Cène« , où il fait figurer des acteurs atteints du syndrome de Down dans une mise en scène inspirée de la Dernière Cène de Léonard de Vinci. La galerie Paris-Beijing expose les travaux très connus de Yang Yongliang, Laurent Chehère et Jean-François Rauzier, avec de très grands formats. Une jolie découverte cependant avec l’installation de Nandan Ghiya intitulée « Happy Even After v.1.0« . Vous retrouverez à quelques pas de là, les œuvres d’Al-Moutasim Al-Maskery, avec une série de portraits « Wo-men« , et celles de Tor Seidel, avec la série « Tableaus » à la galerie The Empty Quarter de Dubaï. La Galerie de Turin Gagliardi Art System présente quant à elle une grande partie du sujet que nous vous avions présenté la semaine dernière, « L’or Gris » d’Aurore Valade. Des images sur le temps qui passe et sur le vieillissement. (lire l’article de Séverine Morel ici).
Sur un grand nombre des 140 galeries présentes, parfois une photographie est accrochée au milieu du stand, parfois l’image y occupe des murs entiers. La plateforme dédiée à la Russie laissera les amateurs de photographie un peu sur leur faim. Alors bien entendu, rappelons-le, Art Paris est avant tout une foire d’Art Moderne et Contemporain, la photographie y est représentée au même titre que le Design par exemple. Vous n’y ferez pas de grandes découvertes, mais vous aurez plaisir à redécouvrir certaines séries connues, et peut-être même décèlerez-vous un tirage qui vous était jusqu’à alors inconnu, et succomberez à faire quelques achats coups de cœur.
Ericka Weidmann