Lorsque les Juifs sont entrés dans la modernité, c’est avec un appareil photo.
“Depuis l’aube de la photographie, les photographes américains d’origine juive ont été témoins des événements emblématiques de l’histoire américaine et mondiale.
“Tout au long de ma carrière, j’ai été physiquement et intellectuellement entourée de Juifs qui prennent des photos. Qu’est ce que des racines ancestrales juives ont à voir avec les compétences nécessaires pour être photographe? Pourquoi tant de Juifs ont-ils fait tant de photographies emblématiques dans l’histoire de la photographie américaine? Depuis leur entrée dans la modernité, comment l’appareil photo satisfait-il les besoins des artistes juifs exilés, qui se trouvent au bord d’une nouvelle culture d’accueil? L’appareil photo pourrait-il améliorer leurs chances de réussir dans un nouvel environnement, où qu’ils se trouvent dans le monde? Et comme la ressemblance ancestrale– si les générations futures ressemblent à leurs ancêtres—pourrait-elle conduire aussi à une ressemblance dans leur conduite?” – Penny Wolin
Arthur Tress
Nous opérons dans les coins et les fissures; nous nous glissons entre les deux.
Il n’y a pas que l’expérience religieuse des Juifs; Il y a l’expérience culturelle. Des deux côtés de ma famille, nous étions seulement à une génération, à cinquante ans de distance d’un ghetto dans un petit shtetl d’Europe de l’Est. Pour les artistes juifs, cette aliénation est dans le sang.
“Je m’identifie avec des écrivains juifs comme Franz Kafka à cause de ce sentiment d’aliénation. Mes premières photographies, faites quand j’avais seize ans sont très sombres et oniriques. Il y avait ces traits de lumière labyrinthique et froide éclairant les enfants dans les ruelles et les parcs d’attractions abandonnés de Coney Island et de Brighton Beach, où j’ai grandi. Bien que le terme ‘mentalité de ghetto’ soit aujourd’hui péjoratif, il y avait aussi une culture très riche. C’est un monde médiéval de démons et d’anges.
« En tant qu’artiste juive, cette aliénation faisait partie de moi.
Les Juifs ont dû vivre d’expédients, être adaptables et conserver pourtant leur identité propre. Nous opérons dans les coins et les fissures; nous nous glissons entre les deux. Cette acuité de la réponse et de la perception est un instinct très photographique.
Le sens de l’art ne réside pas en lui-même, mais en tant qu’expérience d’enseignement métaphorique. Voilà comment l’art se connecte à l’usage que font les Juifs des livres et du partage des connaissances. Dans les synagogues ou les yéshivas il y a un respect de la connaissance qui est véhiculée à travers les livres. Je collectionne les livres et j’aime faire des livres. Je les considère comme des paraboles ou des aphorismes, ce qui est le mode d’enseignement de certains concepts du judaïsme.
Parce que les Juifs ne pouvaient pas appartenir à certains types d’entreprises, ils ont mis l’accent sur l’idée d’avoir un enfant qui soit un génie. Cette idée semble risible, mais elle faisait partie de la culture. C’est ainsi que les Juifs sont entrés dans la société des chrétiens: grâce à eur intelligence, leur professionalisme, et ce petit avantage.”
LIVRE
Descendants of Light: American Photographers of Jewish Ancestry par Penny Wolin
Couverture rigide, 25,4 x 35,5cm, 244 pages, 235 photographies.
ISBN: 978-0-9676357-2-9
Publié en 2015
http://DescendantsOfLight.com
[email protected]
https://en.wikipedia.org/wiki/Penny_Wolin
PROGRAMME DE LECTURE
Book Passage, Corte Madera, le 26 mars à 13h
Art Center College, Pasadena, le 29 mars à 13h
Vroman’s Books – Pasadena, CA, le 2 avril à 15h
The Image Flow – Mill Valley, CA, le 20 avril à 19h
92nd St Y, Manhattan, le 3 mai à 19h (Conversation avec Jill Freedman et Ed Kashi)
Syracuse University, le 11 mai à 19h (S.I. Newhouse School of Public Communications)
George Eastman Museum – Rochester, New York – le 12 mai à 19h