Elle s’appelle Emma Prin. Elle expose ses images à Bonnieux dans le cadre du festival Art Secret jusqu’au 18 septembre. Elle les accompagne de ce texte :
Revenir à l’essence même de la photographie.
Au temps et à la patience, au hasard et aux défauts propres à l’argentique.
Lorsque je faisais mes études aux Beaux-Arts, j’ai découvert qu’il était possible de fabriquer un appareil photographique soi-même, en perçant un minuscule trou sur la paroi d’une boite hermétique à la lumière. Qu’en appliquant une surface photosensible sur la paroi opposée et en exposant plusieurs minutes à la lumière, l’image inversée de la réalité extérieure se formerait sur le papier. Au début je ne le croyais pas vraiment, et puis après plusieurs essais avec une boite à thé métallique, j’ai obtenu une image. J’étais réellement fascinée. Pour moi, c’était comme faire de la magie.
Toutes mes photographies sont donc obtenues avec un sténopé.
Le sténopé est une source de créativité inépuisable.
Le hasard fait entièrement partie du procédé. On ne maitrise jamais tout à fait la technique. L’image qui va en sortir est à chaque fois une surprise et d’une erreur peut surgir une image inattendue que je n’aurais jamais imaginée. Pourtant il me permet de créer des images au plus près de mes émotions. Les temps de pose très longs permettent des bougés, la double apparition d’un même modèle, des parties de corps qui se prolongent, se multiplient, se délitent.
Emma Prin