Art Paris Art Fair c’est une dynamique cosmopolite avec l’exploration de scènes lointaines et ces nouvelles écritures de l’image, autre tendance forte du panorama.
Seule galerie colombienne présente La Balsa Arte de Bogota (en collaboration avec l’Agence à Paris) propose notamment plusieurs clichés du photojournaliste Jesus Abad Colorado qui plutôt que de témoigner des atrocités et violences commises en Colombie s’attachent à pointer la désolation, la cause perdue, le silence mais aussi la capacité de résilience et la mémoire vibrante. Une grande sobriété au service d’une éthique de survie.
Originaire du Kazakhstan, Almagul Menlibayeva (YAY gallery de Bakou) dans des images mêlant nostalgie de la Mongolie archaïque et avant-garde soviétique dénonce une catastrophe écologique sans précédent dans la région suite à l’assèchement de la mer d’Aral. Elle dessine dans ces rivages désertiques des mises en scène sacrificielles à des divinités disparues sous la forme de créatures mutantes, sirènes, louves, renardes. Chamane ou guérisseuse, l’artiste incarne un syncrétisme possible entre cette terre d’exil révolue et un possible renouveau.
Face à une standardisation des modes de représentation du paysage à l’ère digitale, Douglas Mandry (Bildhalle gallery) recherche les expérimentations primitives du medium (cyanotype, photogramme..) qu’il recrée par des procédés de son invention exploitant les propriétés physiques soumises à divers aléas. Ersatz de soleil tropical, ajout de lumière de fumée, compositions accidentelles, nature déréglée, notre perception est mise à l’épreuve dans un questionnement constant.
Georg Bruckmann (Rutger Brandt Gallery). Manipulant des vues d’intérieur classiques en apparence où la peinture et la photographie se le disputent, Georg Bruckmann y introduit des pièces iconiques de design (Eames, Le Corbusier, Mies van der Rohes) et des parois ou cubes transparents pour créer une profondeur, perspective qui devient vite déstabilisante. Questionnant la valeur de l’imitation, le bon goût du kitsch, l’ornemental du décoratif, ses collages poussent loin les limites du medium.
Robert Gligorov (galerie Pascal Vanhoecke). Touche à tout en communication visuelle, photographe, performance, peintre, vidéaste, sculpteur, Robert Gligorov a l’art de la polémique. Il met en scène son propre corps dans une esthétique d’apparence très sophistiquée et proche des images publicitaires mais qui recèle une forme de violence destinée à réveiller le spectateur. La génétique, le sexe, l’écologie, l’identité il tire la sonnette d’alarme mi-ange, mi-démon allant jusqu’à créer son propre magazine Hystery, court-circuitant les canaux habituels de diffusion de l’art.
Ulrich Lamsfuss (Templon). Ce jeune artiste berlinois joue les appropriationnistes à partir d’un stock de photographies de différentes sources (presse, internet, publicité..) qu’il collecte pour les repeindre avec une redoutable précision. Mettant à mal la notion d’auteur et de célébrité, on oscille entre Juergen Teller et Rainer Fassbinder et soudain ce qui était anodin devient suspect. Démasquer l’artifice, questionner le désir et ses mécanismes visuels, la fiction de la réalité.
FOIRE
Art Paris Art Fair
Du 31 mars au 3 avril 2016
Grand Palais
75008 Paris
France
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http://artparis.com