Galerie La Patinoire Royale Bach : Lita Albuquerque, Renaud Auguste-Dormeui, Ken Ohara, Thomas Devaux
Lita Albuquerque (EU 1946)(images 1-3)
Dans une série de cinq dessins photographiques de son installation aux Pyramides de Gizeh en 1996, Lita Albuquerque superpose des graphiques, des symboles, des structures en nid d’abeille, ainsi qu’une réplique de la carte des étoiles qu’elle a élaborée in situ pour sa performance dans le désert Sol Star à la Biennale du Caire. Représentante des États-Unis, elle y a obtenu le premier prix. Figure féminine du Land Art, Albuquerque est renommée pour son utilisation du pigment dans ses oeuvres éphémères à grande échelle et spécifiques à un site. Elle a récemment participé à l’exposition Groundswell – Women of Land Art au Nasher Sculpture Center et à l’exposition Light & Space au Copenhagen Contemporary, et a tenu un solo show à La Patinoire, marquant la première présentation indoor de son Land Art en Europe.
Renaud Auguste-Dormeuil (Fr 1968, vit et travaille à Paris)(images 4-6)
Dans D’après nature, Renaud Auguste-Dormeuil a créé une série de cartes postales peintes qui superposent une iconographie nostalgique à un désastre imprévu. Il utilise des photographies historiques trouvées et des gravures de monuments qu’il manipule pour y insérer une trace des incendies qui ont dévasté les sites les années suivantes. La répétition de son processus de traitement des différents lieux s’étend à un langage immersif évoquant « l’hantologie » derridienne – « le temps est disjoint » – et une historiographie troublante du triomphe et de la catastrophe. Auguste-Dormeuil est lauréat du prix Meurice pour l’art contemporain, ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome et a exposé à la Villa Médicis, au MACRO, au Palais de Tokyo et dans d’autres lieux.
Ken Ohara (Jp 1942, vit et travaille à NYC)(images 7-9)
À partir d’un ensemble de paramètres stricts, Ken Ohara a créé ONE, une série de portraits serrés de plus de 500 New-Yorkais ordinaires dont le cadrage minutieux et répétitif trouble les notions de similitude et de différence, les constructions identitaires, et rassemble notre diversité et notre universalité simultanées en tant qu’humanité. Rassemblé dans un ouvrage semblable à un annuaire téléphonique, le livre d’artiste d’Ohara a été publié par Tsukiji Shokan en 1970. Ohara a exposé au MOMA et au LACMA, entres autres, et a bénéficié d’une bourse Guggenheim.
Thomas Devaux (F 1980) (images 10-12)
Dans sa série The Shoppers, Thomas Devaux pousse les processus photographiques à un extrême pictural. Devaux a créé un système qui utilise l’abstraction, le verre dichroïque et l’imagerie de surveillance pour constituer sa célèbre série. Fantasmés et sublimés, les Shoppers sont saisis dans la corvée quotidienne de la consommation nécessaire – le paiement des courses. Avec leur lueur évanescente et leur verre envoûtant, spectraux, spécifiques et pourtant anonymes, les Shoppers sont une icône pour nous tous : des consommateurs acharnés, en grande partie inconscients. Devaux a récemment exposé et présenté des événements au Centre Pompidou, à la Maison européenne de la photographie et à la boutique Louis Vuitton à Paris. Ses œuvres font partie de prestigieuses collections privées et publiques, dont celle de la BNF.
Galerie La Patinoire Royale Bach
15 Rue Veydt
1060 Bruxelles, Belgique
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Rossi Contemporary Bruxelles: Lore Stessel
Lore Stessel (BE 1987, vit et travaille entre Bruxelles et Louvain, Belgique) (images 13-15)
La pratique de Lore Stessel est centrée sur le mouvement. Un langage visuel de la danse sans mots, car les mots parlés n’ont pas beaucoup de sens. Son travail photographique lie des moments partagés entre les danseurs et leur environnement. C’est le retour de ses premiers moments partagés avec les danseurs – déplaçant l’attention vers le quotidien plus intime, vers ce qui vient avant et après la danse. Une lenteur où la danse résonne. Lore met l’accent sur l’intérieur : sur la réflexion et la connexion. Elle remplit les vides avec des éléments naturels, alors qu’auparavant elle les remplissait avec des espaces blancs : « La densité des corps et des gestes doit pouvoir respirer dans les paysages ». Le mouvement se produit à l’intérieur et entre les pièces. Il y a de l’immobilité, mais pas d’immobilisme. Lore Stessel le décrit elle-même : « Une image fixe le temps. Le mouvement est quelque chose de lucide et de lumineux. En le capturant, en le cadrant et en le traduisant en quelque chose d’éternel à regarder et à contempler, le mouvement s’étire dans le temps. À partir de ce moment, le spectateur est en pleine possession de ses moyens. Le calme le plus complet s’installe. Lieve Shukrani Simoens.
ROSSICONTEMPORARY
Rivoli Building, ground floor # 17,
chaussée de Waterloo 690 (Bascule),
BE-1180 Brussels
+32 (0)486 31 00 92
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Et c’est tout ?
L’aperçu précédent ne représente certainement pas toute la photographie de la foire : avec près de 180 galeries, la foire apporte beaucoup plus. La galerie parisienne AFIKARIS, par exemple, expose des œuvres de l’artiste burkinabé Saïdou Dicko (1979). Il vit et travaille à Paris. Saïdou est un artiste visuel autodidacte (photographe, vidéaste, installateur et peintre). A l’âge de cinq ans, Dicko, berger peul, apprend à dessiner en traçant les ombres de ses moutons sur le sol. En 2005, il se lance dans la photographie. Six mois plus tard, il remporte un prix, le premier d’une longue série, et les ombres sont toujours présentes dans ses images… (image 16)
La galerie Martin Asbæk de Copenhague présente des œuvres d’Elina Brotherus (Fi 1972), l’une des artistes les plus importantes du Nord. Son travail alterne entre une approche autobiographique et une approche historique de l’art. De nombreuses images d’Elina Brotherus sont des autoportraits qui étudient la relation entre l’individu et l’espace, tant en ce qui concerne les intérieurs que les paysages (image 17).
La galerie Van Horn de Düsseldorf présentera à son tour des œuvres d’Anys Reimann (1965, vit et travaille à Düsseldorf). Anys Reimann est une artiste du montage-collage dont l’œuvre donne la parole aux femmes de couleur. Pour moi, c’est l’une des artistes les plus pertinentes actuellement exposées dans le cadre du projet UNIQUE au Hangar à Bruxelles (jusqu’au 8 juin). Nous reviendrons certainement à cette exposition et à cette artiste (image 18)
Enfin, la galerie Thomas Zander, basée à Cologne et à Paris, promet beaucoup de choses intéressantes. Des œuvres classiques de Robert Frank (1924-2019) (image 19) et de l’artiste conceptuel allemand Lothar Baumgarten (1944-2018) (image 20), elle présente également des artistes plus jeunes comme la Polonaise Joanna Piotrowska (1985) (image 21) et Tarrah Krajnak (1979, Pérou/États-Unis) (image 22), que les lecteurs de L’Oeil de la photographie/ Eye of Photography connaissent certainement. Cette galerie exposera également Lewis Baltz, Bernd & Hilla Becher, Peter Downsbrough, Ed Ruscha et James White.
johndevos.photo (ad) gmail.com
