Lucien Clergue, est né à Arles en 1934 à quelques pas des arènes. Il est élevé par sa mère, épicière à la Roquette, le quartier des mariniers du Rhône et des gitans.
Homme du Sud il photographie son territoire et ses habitants, les sables, les nus dans la mer, les gitans, sa Camargue natale, et nous plonge dans la civilisation méditerranéenne.
Pendant près de soixante ans, l’ombre et la lumière hantent le travail de l’artiste. C’est en noir et blanc qu’il a choisi de nous fait prendre conscience de son univers qui résume le cycle de vie : Eros et Thanatos.
Profondément marqué par la guerre et la disparition précoce de sa mère, il va traverser une période sombre en photographiant des thèmes ardus comme les charognes dès son plus jeune âge.
Après sa période triste et mélancolique des débuts, la lumière apparaît dans son travail avec les nus de la mer. La vie revient sur les plages de Camargue et dans les vagues, la femme devient Aphrodite sortie des eaux, inspiratrice éternelle.
En supprimant le visage du modèle, il lui donne une dimension intemporelle et transforme la femme en véritable sculpture antique vivante. C’est la vitalité retrouvée, le retour d’Eros.
Lucien Clergue nous raconte l’origine du monde. Il aborde la nature intacte, le grain de sable, observe le souffle du vent sur un seul brin d’herbe, les insectes. L’homme entre en scène, laisse son empreinte sur le sable, celle de sa voiture, de son chien, abandonne ses déchets, le plastique. Le photographe est fasciné par l’éternel recommencement. Il sera le premier photographe à soutenir une thèse de 3ème cycle sans aucun texte, uniquement avec des images, « Langage des Sables ». Roland Barthes écrira un texte introductif au livre paru en 1980.
Il saisit l’âme de la communauté gitane persécutée durant la guerre qui réveille ses émotions de poète photographe et pose un regard d’une grande bienveillance sur leur quotidien. Il se lie d’amitié à José Reyes, le père des Gipsykings et découvre le guitariste Manitas de Plata avec qui il fera le tour du monde.
Sa rencontre avec Jean Cocteau en 1956 est déterminante. Il participe à la publication du premier livre de Lucien Clergue, Corps Mémorables en compagnie de Picasso. Le photographe nourrit le poète en lui faisant parvenir ses photos de gitans qui l’aidèrent à réaliser ses fresques de la chapelle Saint-Pierre de Villefranche. En 1959, il tourne Le Testament d’Orphée aux Baux de Provence. A nouveau, il trouve une aide précieuse auprès du photographe pour la partie gitane du film et l’invite à photographier le tournage.
Artiste inspiré, il réalise de nombreux courts-métrages Delta de Sel, Voyage en Camardie, Sables, Le Phare, Dans Arles où sont les Alyscamps.
Organisée par la Ville de Toulon, en collaboration avec l’Atelier Lucien Clergue, l’exposition réunit une centaine de photographies dévoilant la partie la plus intime de l’univers du photographe : la femme, la nature, Jean Cocteau et les gitans, voyageurs du vent.
Lucien Clergue est le premier photographe élu à l’Académie des Beaux Arts de l’Institut de France en 2006, il inaugure la VIIIème Section consacrée à la Photographie. Il a exposé dans le monde entier et a publié plus de 80 livres. Ses photographies figurent dans les collections de nombreuses institutions.
Depuis sa disparition en 2014, le Grand Palais lui a consacré une grande exposition en 2015 sur « Les premiers albums ».
Je suis très heureuse d’offrir à la Ville de Toulon une proposition nouvelle qui donne une lecture inédite au photographe méditerranéen.
Commissariat, Anne Clergue
Retrouvez les publications et les actualités de Lucien Clergue sur le site lucien-clergue.fr
« Lucien Clergue, Le Méditerranéen» – 10 Juin-18 Septembre 2022
MAISON DE LA PHOTOGRAPHIE
RUE NICOLAS LAUGIER, PLACE DU GLOBE — TOULON
GALERIE DES MUSÉES
22, RUE PIERRE SÉMARD — TOULON
CABINET D’ART GRAPHIQUE, MUSÉE D’ART DE TOULON
113 BD LECLERC — TOULON
10 JUIN – 18 SEPTEMBRE 2022
EXPOSITION ACCESSIBLE SUR PRÉSENTATION DU FORFAIT DES RENCONTRES D’ARLES 2022.
https://www.rencontres-arles.com/fr/expositions/view/1109/lucien-clergue