Dysnomia traverse la matière et le temps. Introspection d’un monde organique où l’infiniment petit est à la fois l’immensité, les forêts sont faites de la même matière que les étoiles, où le feu danse avec l’ombre des hommes.
Deux mondes se tutoient : celui du vivant, aux formes irrégulières, laissant apparaître des visages au creux des arbres, où d’une forme naît un mouvement, une éclosion et celui qui bascule vers l’aliénation de l’homme, enfermé, ce monde devenant trop petit pour lui. (…) Par son oeuvre, Alexandre Dupeyron a constitué entre ses séries d’ininterrompues conversations d’où il se dégage la sensation d’une matière universelle comme un trou noir. Une énergie lumineuse jaillit telle une source vitale imposant la présence de l’être comme essence. (…) Tout se relie par le sensible. Alexandre Dupeyron ne cherche pas à dissiper l’ambiguïté inhérente à la photographie saisissant des faits pour mieux les remodeler. C’est dans la substance même qu’il nous faut rechercher la nature de ce que nous sommes, et dans l’essence des choses, éléments inséparables. De cette manière, ne peut ressortir de la contemplation des images ni clarté ni explication, juste une combinaison poétique de la sensation, ce par quoi nous sommes touchés, confrontés à des espaces sans fin : l’idée autre du temps que l’on ne perçoit qu’en se situant sur un autre plan. La photographie aujourd’hui, débarrassée de l’événement, affirme une autre présence. Le projet d’Alexandre Dupeyron s’inscrit dans une photographie de la jouissance pure dans laquelle il y a du plaisir à trouver, dans la représentation, la possibilité d’approcher le vertige de l’inconnu.
François Cheval, extrait de la postface de Dysnomia paru aux éditions SUN/SUN
Né en 1983, franco-allemand, Alexandre Dupeyron découvre la photographie dès son plus jeune âge dans sa chambre noire improvisée. Il poursuit une démarche poétique, purement évocatrice, associée au noir et blanc et à la représentation du mouvement. Entre rêverie et hors-piste, il voyage aux confins du réel. Son travail tente de traduire la dimension poétique voire spirituelle de ce que nous sommes et de ce qui nous entoure.
Ainsi ses séries construisent un propos entre univers déshumanisé
– De Anima (2016) & Runners of the Future (2010-2020), rapport à la nature – L’étale des saisons (2014) & Mondes Oubliés (2019- 2020) et un questionnement récurrent sur la transcendance – The Morning After (2016).
Depuis 2017, il explore le dialogue entre photographie et musique et collabore régulièrement avec musiciens ou électroniciens.
du 4 juillet au 25 septembre 2022
FOTOHAUS ARLES 2022 co FONDATION MANUEL RIVIERA-ORTIZ
18, rue de la Calade, 13200 Arles