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Arles 2021 : Mes 72 heures à Arles… par Carole Schmitz

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C’est la première fois que je me rends dans cette petite ville camarguaise. Après 5h de train depuis Paris me voilà enfin sous le soleil prête à découvrir ce festival dont j’entends parler depuis si longtemps… !

Ville d’images, qui a de tout temps imprimé la pellicule, Arles se réinvente faisant le pari aujourd’hui de l’ultra contemporain.

Je comprends vite qu’elle se découvre en marchant… Alors suivez moi !

 

VENDREDI

12h15 – Accueillie par Camille, je dépose ma valise à La Maison Fragonard, très jolie maison d’hôtes qui vient d’ouvrir et où je vais séjourner.

 

13h – Direction LUMA où je retrouve Sacha Golberger et sa petite famille. Le bâtiment, tel une cathédrale laîque, nous impressionne beaucoup. La découverte des lieux tient toutes ses promesses, et c’est sur, l’institution s’impose déjà comme un incontournable de la scène contemporaine pour les prochaines décennies. Instinctivement nous parcourons les étages et les salles. Arrivés au 2e, les enfants qui sommeillent en nous ne résistent pas à emprunter le toboggan qui nous redescend au Rdc… Puis direction les archives où l’on peut découvrir entre autre des images d’Annie Leibowitz et Nan Goldin avant de nous laisser tenter, dans les bâtiments extérieurs, par « Prélude », une exposition collective autour de l’idée de nature réunissant des oeuvres de Sophia Al Maris, Kapwani Kiwanga, Jakob Steensen et P. Staff. L’expérience 3D qui en fait partie est incroyable… Laissez vous tenter !

 

15h30 – Voyage dans les coulisses d’un train de légende avec la visite guidée de « Orient Express & Co » en compagnie des commissaires d’exposition Éva Gravayat et Arthur Mettetal à l’Espace Van Gogh.

 

17h30 – Rdv place du Forum pour retrouver des copains habitués du festival et leur demander quelques conseils avisés ! Histoire de ne pas perdre de temps.

 

20h30 – Je retrouve les Golberger à La Gueule du Loup un charmant petit restaurant bistronomique décontracté. L’occasion de faire la connaissance de leurs amis Tomas et Bea de la Tobe Gallery à Budapest pour qui ce n’est pas une première à Arles, mais cette année les choses sont assez différentes, car ils n’y participent pas en tant qu’exposants. Cependant le sentiment était sensiblement le même car rencontrer des personnes de la scène photographique internationale les fait grandir à tous les niveaux m’ont ils expliquée. Apprendre, découvrir, voir de nouvelles choses, de nouvelles gens leur est nécessaire tant il leur reste de travail à faire dans leur pays où la photo n’est pas encore apprécié à sa juste valeur !

 

SAMEDI

9h00 – Petit déjeuner sur le toit terrasse de la Maison Fragonard. Je profite de ce temps merveilleux, réponds à quelques mails et prépare le déroulé de ma journée.

 

10h00 – Le marathon des expos peut commencer. Il y a tant à voir, je fais le tri en fonction de mes envies et des commentaires que m’ont fait les uns et les autres…

Je démarre avec Sabine Weiss, incontournable à la Chapelle du Musée Arlatan. Ses images sont émouvantes et pleines d’humanité.

Puis, Direction  « The-new-black-vanguard », une exposition entre art et mode qui présente quinze artistes, dont les images fusionnent les genres de manière à briser les frontières établies de longue date… Interessant, même si tous n’ont pas relevé le défis

 

13h – Déjeuner avec Jean-Jacques et Shiva Naudet au Galoubet, l’adresse de toute l’intelligentsia de la photographie. L’endroit est accueillant la compagnie agréable … nous parlons de tout et de rien, et de la suite de notre collaboration en échangeant quelques idées.

 

15h30Puis, Direction le Palais de l’Archevêché pour y voir le travail de Pieter Hugo : « Etre Présent », beaucoup d’images fortes et touchantes. Tout à coté « Mille Soixante dix ciels bleus » d’Anton Kusters… Belle mise en scène, travail conceptuel, mais qui ne m’émeut pas.

 

17h – Rdv dans les jardins de l’hôtel Arlatan avec Fiammetta Horvat pour mon « Questionnaire » hebdomadaire. L’endroit, revisité par l’artiste Américano-Cubain Jorge Pardo, est incroyable. Même si les avis sur le lieu sonpartagés, moi  j’adore. 600 m2 de mosaïque fabriquée à la main et des luminaires déclinés selon une palette de teintes vives chère à son concepteur. L’adresse est haute en couleur et résolument tournée vers l’ouverture sur l’art contemporain.

 

18h – Direction Monoprix, non pas pour faire mes courses, mais pour aller découvrir à l’étage l’exposition consacrée au travail de Charlotte Perriand qui propose une plongée dans sa conception du monde à travers sa méthode de travail et son incroyable collection de photographies. Ces archives sont montrées au public pour la première fois.

 

DIMANCHE

8h00 – Petit déjeuner au Cloitre, un boutique-hôtel de charme revisité par India Mahdavi autour d’un jeu de matériaux et de contrastes qu’elle entretient en associant les camaïeux de bleu, jaune et vert.Le résultat ne laisse pas indifférent.

 

9h00 – Je démarre la journée avec l’expo dont tout le monde m’a parlée : « Masculinité »… on y découvre la manière dont la masculinité a été codée, interprétée et construite socialement depuis les années 60. Plus de 50 artistes, photographes et réalisateurs internationaux nous expriment ainsi leurs représentations de la masculinité. On y aborde les thèmes du pouvoir, du patriarcat, de l’identité queer, des politiques raciales, de la perception des hommes par les femmes…etc. Probablement l’une des meilleures expositions de ces Rencontres !

Pour qui aime le Jazz, l’exposition Jazz Power à la Croisière est un passage obligé. Elle nous raconte l’histoire de Jazz magazine qui à l’époque de sa création promeut la contre-culture noire et les valeurs du jazz en mettant à l’honneur les artistes noirs à l’époque de la ségrégation raciale aux Etats-Unis.

Toujours à la Croisiere, un petit saut dans le temps.. passé avec Reeve Schmacher, qui depuis quelques années accumule les vinyles de Mireille Mathieu dont l’image le fascine. Revisitées sous forme de collage pixélisé, les pochettes de 33 tours de la chanteuse jettent un pont anachronique entre une matière première de l’ère analogique – le disque vinyle – et un rendu numérique. Les deux installations réalisées in situ s’inscrivent dans le prolongement de l’art optique et cinétique. Surprenant mais interessant !

Passage par la Galerie Anne Clergue pour y voir l’exposition « Like a Bird » de Joanna-Maria Fritz et celle de Marella Oppenheim sur Peter Beard

Rencontre avec Lea Lund et Erick K à deux pas de leur Galerie rue du docteur Fanton. Impossible de ne pas remarquer ce couple d’artistes nomades, atypiques et infiniment sympathiques tant ils sont lookés… faisant de leur vie une performance artistique dont la photographie en est le média… Elle est photographe, lui pose, chine, customize, etc…Leurs activités sont complémentaires leurs œuvres se fondent l’une dans l’autre et ils ne forment qu’un !

 

20h30 – Je décide de me perdre dans la ville à la recherche d’un restaurant où diner. En me promenant sur les bords du Rhône je rencontre Clément (Marion), jeune photographe passionné de 24 ans. Nous nous sommes croisés à plusieurs reprises ces jours derniers. Derrière sa drôle de boite, une afghan Box (qui n’est autre qu’un dispositif photographique dédié à la photographie) il passait ses journées à photographier les passants qui le souhaitaient. L’objet m’intriguant, je lui demande de m’en parler, de m’expliquer ce qui l’avait amené à pratique la photographie de cette manière… car prendre le temps de prendre son temps n’est pas pratique courante, surtout chez nos jeunes amis ! De fil en aiguille, nous poursuivons notre conversation autour d’un diner au Chardon, une table qui propose chaque été un chef résident différent, faisant de ce lieux l’un des plus prisés par les amateurs d’éphémère et de renouvellement.

En sortant nous croisons quelques uns de ses amis qui nous proposent un dernier verre… l’occasion de découvrir leur travail aux Docks. Coup de coeur pour les images très esthétiques de la série « Le Mythe d’Osiris » de Frédéric Roulot

 

LUNDI 

9h30 – Petit déjeuner au Nord Pinus où je croise et bavarde avec quelques connaissances…

 

10h30 – Envie de shopping et petit détour par la boutique « Moustique ». C’est le concept store dont tout le monde parle ! Il revisite l’imagerie traditionnelle d’Arles et de la Camargue. L’adresse vaut le détour !

 

11h – Même si généralement je déteste être prise en photo, j’accepte de me faire violence et me fais tirer le portrait par Clément et son afghan box… et je suis plutôt agréablement surprise du résultat… oui, oui !!! Jugez par vous même 😉

 

11h30 :C’est parti pour quelques expos du OFF

  • La photo Motards Sikhs d’Étienne Racine placardée dans les rues d’Arles m’a donnée envie d ‘en voir plus, alors direction 17, rue du Cloitre. Je découvre des images hétérogènes et esthétiques. Son style se situe au croisement de l’intime et du public. L’oeil du photographe est incisif !
  • A la galerie Alain Sinibaldi, c’est surtout « Book worm » qui retient mon attention. Une création de Thomas Mailaender & Erik Kessels deux hommes qui prennent l’absurde et le ridicule très, très au sérieux. Le livre réalisé est lentement mangé par des livres très affamés, des poissons d’argent, des termites et d’autres insectes qui aiment les livres … Surprenant !
  • A la Galerie Domus Reattu : « Prayers » une série de photos réalisées par Francois Laxalt dans le métro parisien qui nous démontre que selon le contexte et la culture la prière est avant tout une réflexion sur soi-même.
  • Direction La Place des Photographes où je découvre le travail de Harold Herman « Liberté Egalité Fraternité », un triptyque qui fait une proposition esthétique de réflexion autour de ces notions qui nous sont si familières. Mais également « Lorsque les fantômes de New-york s’invitent à Arles »… une exposition au son des bruits du métro de la mégalopole qui se visite une torche à la main on s’y croirait…

 

17h20 – L’heure du départ a sonné. Retour à Paris où, 4 heure plus tard, sous la pluie je suis accueillie !

 

 

CARNET D’ADRESSES

La Gueule du Loup

39 rue des Arènes

13200 Arles

 

Le Chardon

35-37 rue des Arènes

13200 Arles

 

Le Galoubet

18 Rue du Dr Fanton

13200 Arles

 

Maison Fragonard

Impasse Favoris

13200 Arles

06 74 82 65 27

 

L’Hotel Nord Pinus

14, Place du Forum

13200 Arles

 

Hôtel L’Arlatan

20, rue du Sauvage

Arles 13200.

 

Moustique 

14 Rue du Dr Fanton

13200 Arles

 

 

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