Anne Clergue Galerie présente l’exposition Meg Hewitt-Lorenzo Castore du 1er Juillet au 7 Septembre. L’australienne Meg Hewitt avec la série Tokyo is yours inspirée par le manga, le surréalisme et le film noir. L’italien Lorenzo Castore avec 1994-2001 : A beginning, un travail intime tel un voyage initiatique qui se construit au quotidien. Deux dialogues qui se répondent en émotion et en noir et blanc.
C’est Daido Moriyama lui-même qui décrit le travail de Meg Hewitt de dangereux. La photographe australienne présente « Tokyo is yours », une série en noir et blanc réalisée entre 2015 et 2017 à Tokyo. C’est sa profonde réflexion sur le Japon, sur son incertitude, sa fragilité suite aux catastrophes écologiques qu’à suivi Meg Hewitt. Le titre de sa série vient d’un graffiti écrit dans la ville, Tokyo is yours. Son livre de 68 photographies est un constat de son attirance pour l’absurde.
Hewitt a fait sept voyages au Japon entre 2015 et 2017. Elle a arpenté la ville douze heures par jour. Elle a capturé de petits détails qui ont attiré spontanément son attention, elle a immortalisé les habitants qu’elle a rencontrés. Le fait qu’elle ne parle ni ne lise le japonais, ne comprenne aucune conversation lui a donné un sentiment de liberté totale et de créativité profonde. Les gens qu’elle a rencontrés, les scènes auxquelles elle a assisté sont devenus des symboles, des archétypes, des métaphores. A travers ses photos, elle explore l’espace entre les choses, les souvenirs, les relations humaines, la peur, la fuite.
Elle prend souvent ses photos au flash la nuit, ce qui lui permet d’isoler son sujet du contexte. Chaque photo est construite comme un scénario. Le fait d’utiliser l’argentique accentue les contrastes des noirs au développement des films. Ces photographies construisent un sentiment de pression psychologique, une compression de l’espace qui nous pousse à vouloir prendre la fuite..
Meg Hewitt est née en 1973 à Sydney. Elle photographie depuis 2010 après avoir étudié la peinture et la sculpture.
Lorenzo Castore a longtemps photographié de manière compulsive, sans regarder le résultat de ses prises de vue. Il n’était tout simplement pas prêt à comprendre ce qu’il faisait, encore moins à livrer son intimité la plus profonde. Sa rencontre avec Christian Caujolle est déterminante. Il entre à l’Agence Vu en 2003. En 2011, son meilleur ami disparaît brutalement. Ce profond désarroi lui permet de retourner sur son passé avec un regard neuf, sans aucun filtre. Le passage du temps lui offre un nouveau langage et il décide de travailler sur un livre des morts, une encyclopédie de la vie, selon les circonstances. Le premier volume 1994-2001 s’appelle A BEGINNING, le commencement. Il est publié chez L’ARTIERE.
« Le destin ou le hasard ont voulu que je devienne photographe : pour me transcender, pour me voir à travers les autres et voir les autres à travers moi ; pour créer un rapport avec tout ce qui m’entoure. Mais je veux croire que si le cours de ma vie avait été différent, j’aurais fait autre chose, n’importe quoi d’autre, avec le même absolu dévouement –joie et souffrance- avec lequel aujourd’hui je photographie. La vie est beaucoup plus intéressante que l’art, ou plus exactement, les deux se confondent. …Si je dis que je ne crois pas à la photographie en soi, c’est parce que celle-ci est seulement un instrument, une passion, pour se confronter à quelque de plus intime, de
plus absolu. »
Lorenzo Castore est né à Florence en 1973.
Au cœur de la ville d’Arles, la galerie se renouvelle en passant du 12 au 4 Plan de la Cour, juste derrière la Mairie et double sa surface d’exposition. Elle s’inscrit dans la continuité en proposant un regard sur la photographie contemporaine, la peinture, gravure, sculpture, toujours à la découverte de jeunes talents.
Meg Hewitt – Lorenzo Castore
1er juillet – 7 septembre
Anne Clergue Galerie
4 plan de la cour
13200 Arles