Pas moins de cinq institutions françaises, dédiées ou non à la photographie, présentent chacune une exposition inédite aux Rencontres d’Arles cette année. Un prétexte pour un joli parcours qui vous conduira des ateliers Sncf à l’Abbaye de Montmajour en passant par le centre-ville. Visite guidée.
Commençons le parcours à l’Abbaye de Montmajour où Kate Barry, The Habit of Being coproduite par le Bal et dont les commissaires sont Diane Dufour et Fannie Escoulen, est la première exposition hors les murs du Bal. Cette présentation lève le voile sur une partie inédite de la production de la photographe disparue en 2013. Si on connaît bien ses portraits de stars et ses images de mode, cette exposition est l’occasion de découvrir son travail personnel, essentiellement des paysages. Elle rassemble des tirages réalisés sous son contrôle, des planches contacts découpées, des textes ainsi que des extraits de films réalisés lors d’un voyage à Savannah en 2007 avec Jean Rolin sur les traces de Flannery O’Connor, une écrivaine américaine qu’elle admirait.
Changement de lieu et direction les ateliers SNCF avec deux expositions à l’atelier de la mécanique. La première, coproduite par la Bibliothèque nationale de France, et dont les commissaires sont Raphaële Bertho et Héloïse Conésa, rassemble quinze photographes ayant participé à la Mission photographique de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (DATAR), cette commande de l’Etat français initiée en 1983. Son but : représenter le paysage français des années 1980. A l’origine prévue pour une seule année, cette mission va finalement durer jusqu’en 1989 et au total vingt-neuf photographes, jeunes auteurs ou artistes confirmés, français et étrangers y participeront. L’exposition fait dialoguer images connues et inédites avec des archives personnelles.
La seconde exposition, proposée par le Jeu de Paume, permet de découvrir Paz Errázuriz, photographe chilienne qui a œuvré à partir des années 1970 sous la dictature de Pinochet. Un travail qui s’inscrit dans le genre du documentaire social brisant de nombreux tabous sur cette période sombre de l’histoire du Chili. Chronologique et thématique, l’exposition rassemble environ 150 tirages des années 1970 à nos jours.
Enfin, c’est à l’atelier des Forges que le Centre Pompidou fête son 40 e anniversaire hors les murs avec une exposition intitulée Le spectre du surréalisme. Elle réunit des œuvres issues de sa collection autour de ce thème qui en est un des points forts. Auteurs historiques comme Brassaï, Hans Bellmer ou Marcel Duchamp côtoient des contemporains dont Cindy Sherman, Taryn Simon, Sophie Ristelhueber… Au total une cinquantaine d’artistes initiateurs du surréalisme ou qui s’en sont inspirés (commissaire de l’exposition : Karolina Ziebinska-Lewandowska).
Retour en ville, au Cloître Saint-Trophime avec la dernière résidence BMW au musée Nicéphore Niépce sous le commissariat de François Cheval. Dune Varela a puisé dans les archives du musée, notamment, pour élaborer une série d’œuvres autour du paysage et de sa représentation.
Sophie Bernard
Festival des Rencontres de la Photographie d’Arles 2017
Du 3 juillet au 24 septembre 2017
Arles, France
