Le film Lucy nous enseigne ceci : quand un individu développe son intelligence au-delà de 100 %, son corps, vecteur de l’intelligence, se réduit en cendres. La capacité descriptive de « Je suis partout » (« I’m everywhere ») surmonte les contraintes géographiques et temporelles ; à partir de là, une personne se transforme en « dieu ». Lorsque le médium n’est plus en mesure de porter l’énergie de l’information, sa forme disparaît à son tour. Ainsi, l’image est saturée d’omniprésence – elle déborde d’énergie, mais est extrêmement factice ; elle est l’endroit où tout commence et où tout finit. Chaque fois que nous prenons une photo et la partageons, nous effectuons un rituel. Nous nous perdons dans cette adoration irrationnelle tout en émettant une version inédite de nous-mêmes. Par ce procédé, nous expulsons la peur et l’impuissance de notre environnement. Par ce procédé, l’environnement original mais déréglé peut nous donner l’opportunité de décider d’un nouveau destin.
Silin Liu
Silin Liu, I’m everywhere
Rencontres de la Photographie d’Arles 2017
Du 3 juillet au 24 septembre 2017
Arles, France