La Maison de la vie associative, à Arles, expose le projet de Serge Assier qui mêle photographie et littérature.
Si Serge Assier n’avait pas été photographe, il aurait été écrivain, poète, c’est à n’en pas douter. La photographie est, pour lui, un moyen détourné d’exprimer ce qui ne peut être dit, à l’écrit, comme il le voudrait. Plus qu’un regard sur le monde, elle révèle une façon de penser. Comme l’écriture, elle se déploie dans le silence. Elle invite à découvrir ce qui se dit, à travers ce qui est montré. Dans le silence de l’image, en l’absence des mots, une histoire est racontée. À nous de l’imaginer. Car c’est bien d’écriture dont il s’agit, au-delà même de l’étymologie. L’image se substitue aux mots. L’œil du photographe, son regard, remplace la main, le geste de l’écrivain. Ainsi, pour Serge Assier, la photographie est devenue sa propre calligraphie, un moyen d’écrire par l’image, à travers les images, grâce aux images. Pour lui, la photographie est poésie.