Il n’y a qu’une seule personne qui n’a pas apprécié Arles cette année: Jean-Marie Périer accompagné de son clone, sa chienne Daffy. Il a parcouru 300km de l’Aveyron où il réside, pour venir voir les expositions d’Arles. Il n’en a vu aucune, sa chienne était interdite de toute visite (voir son Journal).
Il est le seul, car Arles, cette année, a été exceptionnel (voir les Journaux de l’équipe: Jonas Cuénin, Juliette Deschodt, Fanny Lambert et Ericka Weidmann). Seules faiblesses, le photographe de yoga Arno Rafael Minkkinen et les projections du soir interminables, bavardes et souvent insipides.
Autre changement: l’importance prise cette année par les sponsors, ce sont eux qui se sont substitués aux commissaires d’antan. On peut ne pas apprécier Wolfgang Tillmans, il n’empêche que sa rétrospective, par sa superficie et son ampleur muséale était impressionnante. Bien entendu, il y a eu un flop, un beau, un gros, un grandiose: la Nuit de l’Année. Depuis qu’elle a quitté la Roquette, la Nuit est tombée de Charybde en Scylla. Avant hier, ce fut Sodome et Gomorrhe. Sodome, à Salins de Giraud, le Roubaix/Tourcoing de la Camargue. Comparée à cette nuit, une fête votive de village serait une réception aristocratique d’un châtelain anglais. Et la fête d’Arte fut la plus misérabiliste de l’histoire du festival, on s’y battait pour sept Domino’s Pizza et des vins imbuvables. Gomorrhe enfin: les moustiques, les vrais, les authentiques. Ils étaient venus, ils était tous là. Nous sommes repartis 5 minutes avant le début des projections, à en croire les courageux qui sont restés, nous n’avons rien perdu.
Vous ne nous croyez sans doute pas, c’est pour cela qu’en illustration nous vous montrons la photo du pare-brise du brave chauffeur de taxi local qui nous a permis cette exode. Regardez c’est un Pollock de cadavres de moustiques, qui même avec Photoshop est impossible à reproduire. Dernière anecdote enfin, les remerciements de la photographe Alisa Resnik lors de la remise de l’European Publishers Award, elle a tenu à souligner l’importance de sa psychiatre. Arles est définitivement entré dans le marché de l’art.
Jean-Jaques Naudet