My Room ou « John Thackwray , en quête d’espace intérieur ».
Réalisateur de films et clips publicitaires , très reconnu, souvent primé de Tokyo ou Paris , John Thackwray à déjà consacré 2 ans de sa vie à visiter dans 26 pays à ce jour la chambre de toute une génération : celle des années 80 .
C’est la lecture du hors- série « Portraits » de « Réponse –photo » qui lui a donné l’envie folle de partir sac à dos avec le dernier Canon 5D , libre comme l’air à l’assaut de ce projet unique au monde . Fort de sa maîtrise technique, et d’un sens aiguisé du story-board et du cadrage, animé d’une jovialité débordante d’enthousiasme, il n’a jamais eu de mal à convaincre ses proches puis des inconnus de révéler leur « Room » . Sous 2 conditions, toujours être au centre de l‘image et regarder l’appareil suspendu au plafond. Ce qui donne grâce à l’utilisation unique du grand angle toute sa force au concept. C’est « l’identity shot »* dans son catalogue de présentation souligne- t-il qui est au cœur de sa démarche, pour toujours marquer de son empreinte originale le principe de prise de vue ; aujourd’hui les volontaires sont légion de par le monde à travers les réseaux sociaux .
Libéré de toutes le contraintes de gestion de 30 techniciens sur un plateau de tournage , John Thackwray « s’éclate » littéralement pour poursuivre demain une nouvelle série en Iran ,en Russie , au Kazakhstan et à Dubaï . « En- quête d’une nouvelle énergie, c’est mon voyage initiatique, ajoute-t-il ,je vais me faire souffrance , mais quelle chance ! Autodidacte avéré, adepte d’une culture imbibée des sons de « Playing for change » à travers la planète, John Thackwray y apporte sa partition visuelle dans les coulisses d’une intimité sans frontières. Fils spirituel d’un Yann Arthus Bertrand redescendu sur terre « en chambre » , il ira en 2013 en Amérique latine , et en Australie finir ce tour du monde d’un constat sociologique exceptionnel . Une contribution, patrimoniale, anthropologique sous l’effet de loupe d’une photographie à l’instant T d’une génération, au cœur de son espace secret, riche de toutes ses couleurs « intérieures ».
Alain Mingam