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Arles 2012: Prix Pictet, les nominés

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Douze photographes issus de quatre continents sont en lice pour la 4e édition du Prix Pictet, qui a pour thème la « Puissance ».

Sélectionnés parmi de très nombreux candidats pour la remarquable qualité des dossiers qu’ils ont soumis, douze photographes sont en compétition pour le 4e Prix Pictet, prix international de photographie consacré au développement durable. Leurs noms seront dévoilés ce soir, à l’occasion d’une projection nocturne au théâtre antique, organisée dans le cadre de la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles, festival annuel de photographie.

Les douze finalistes de la 4e édition du Prix Pictet, dont les travaux feront l’objet d’une exposition en octobre prochain à la Saatchi Gallery, à Londres, viennent de dix pays différents répartis sur quatre continents: Afrique du Sud, Algérie, Azerbaïdjan, Belgique, Espagne, Etats-Unis, France, Pays-Bas, Royaume-Uni et Vietnam.

Il s’agit des photographes suivants:

Robert Adams (Etats-Unis, 1937)
Sélectionné pour la série Turning Back, 1999

Daniel Beltrá (Espagne, 1964)
Sélectionné pour la série Spill, 2010

Mohamed Bourouissa (Algérie/France, 1978)
Sélectionné pour la série Périphérique, 2006

Philippe Chancel (France, 1959)
Sélectionné pour la série Fukushima: The Irresistible Power of Nature, 2011

Edmund Clark (Royaume-Uni, 1963)
Sélectionné pour la série Guantanamo: If the Light Goes Out, 2009

Carl De Keyzer (Belgique, 1958)
Sélectionné pour la série Moments Before the Flood, 2009-2011

Luc Delahaye (France, 1962)
Sélectionné pour différentes œuvres, 2008-2011

Rena Effendi (Azerbaïdjan, 1977)
Sélectionnée pour la série Still Life in the Zone, 2010

Jacqueline Hassink (Pays-Bas, 1966)
Sélectionnée pour la série Arab Domains, 2005-2006

An-My Lê (Vietnam, 1961)
Sélectionnée pour la série 29 Palms, 2003-2004

Joel Sternfeld (Etats-Unis, 1944)
Sélectionné pour la série When It Changed, 2007

Guy Tillim (Afrique du Sud, 1962)
Sélectionné pour la série Congo Democratic, 1997-2006

Kofi Annan, président d’honneur du Prix Pictet, annoncera le nom du lauréat le 9 octobre prochain, à l’occasion du vernissage de l’exposition qui se tiendra du 10 au 28 octobre à la Saatchi Gallery à Londres.

Le Prix Pictet a pour vocation d’utiliser la photographie et son pouvoir évocateur dans le but de sensibiliser le public, aux quatre coins du monde, aux enjeux sociaux et environnementaux qui caractérisent notre époque. Créé en 2008 par la banque privée Pictet & Cie, dont le siège se trouve à Genève, il s’est rapidement imposé comme une récompense internationale majeure dans le domaine de la photographie.

Le Prix Pictet comporte deux volets. Le prix proprement dit, doté de 100 000 francs suisses, est attribué par un jury indépendant au photographe dont la série de photographies illustre de la manière la plus parlante le thème annuel de la compétition. Par ailleurs, les associés de Pictet & Cie invitent l’un des finalistes à se rendre dans un pays où la Banque finance un projet de développement durable, afin d’y réaliser un reportage photographique. Il s’agit de la Commande du Prix Pictet.

Chaque édition a un thème différent. Celui retenu pour le 4e Prix Pictet, «Puissance», se prêtait à une interprétation extrêmement large, embrassant contradictions et paradoxes. Les images qu’a inspirées sa richesse polysémique mettent en lumière des réalités à la fois fascinantes et dérangeantes.

A quelques heures de la publication de la liste des finalistes, Sir David King, président du jury, s’est exprimé en ces termes:

«J’adresse mes sincères félicitations à chacun des finalistes. Mais je tiens également à remercier tous les photographes dont la candidature a été proposée pour cette nouvelle édition du Prix Pictet. La qualité des travaux soumis a rendu le travail de sélection du jury à la fois extrêmement difficile et extrêmement enrichissant. Le temps que nous avons mis à dresser la liste des finalistes en dit long sur la quantité, la diversité et la valeur des photographies que nous avons examiné. Par la force des choses, nous avons dû écarter un très grand nombre de clichés et de reportages, en dépit de l’intérêt qu’ils offraient. A cet égard, la qualité d’ensemble des dossiers présentés accentue le caractère remarquable du travail réalisé par chacun des douze finalistes.»


Biographies

Né dans l’Etat du New Jersey en 1937, Robert Adams vit et travaille dans l’Oregon, après de nombreuses années passées au Colorado. Il a d’abord enseigné la littérature anglaise avant de se tourner vers la photographie au milieu des années 70. La transformation des paysages urbains et ruraux de l’Ouest américain occupe une place centrale dans son travail. Robert Adams a publié de nombreux ouvrages, notamment The New West, Los Angeles Spring, Listening to the River, West From the Columbia, What We Bought, California, Summer Nights: Walking, Gone?, What Can We Believe Where? et The Place We Live. Il est également l’auteur de plusieurs essais sur l’art de la photographie dont Beauty in Photography (paru en français sous le titre Essais sur le beau en photographie), Why People Photograph et, plus récemment, Along Some Rivers (paru en français sous le titre En longeant quelques rivières). Distingué par de nombreuses récompenses, il s’est vu attribuer une bourse par la John Simon Guggenheim Memorial Foundation en 1973 et 1980, ainsi que par la MacArthur Foundation en 1994, et a remporté le prix de la Deutsche Börse en 2006. Il a en outre reçu le Prix international de photographie de la fondation Hasselbladen en 2009. Son œuvre la plus récente, Turning Back, témoigne de la déforestation massive dont est victime le Nord-Ouest américain, où 90% des forêts primaires ont déjà fait l’objet d’une coupe rase, les tentatives pour limiter cette pratique demeurant infructueuses.

Daniel Beltrá a débuté sa carrière de photographe en Espagne, où il est né, au service de l’agence de presse EFE, avant de devenir le correspondant à Madrid de l’agence Gamma, pour laquelle il a couvert l’actualité et réalisé des reportages pendant dix ans. Son travail a été récompensé par de nombreux prix internationaux. Primé au World Press Photo en 2006 et 2007, et lauréat, en 2008, du Global Vision Award au concours POYi (Pictures of the Year International), Daniel Beltrá a obtenu en 2009 le prix décerné par la fondation du Prince Charles, The Prince’s Rainforest Project. Publiées dans de nombreux journaux et magazines dont The New Yorker, Time, Newsweek, National Geographic, The New York Times, Le Monde et El Pais, ses photographies illustrent également plusieurs ouvrages traitant de l’environnement et du changement climatique. Sa série Spill rend compte de la plus grave marée noire de l’histoire des Etats-Unis, provoquée par l’explosion de la plate-forme de forage Deepwater Horizon qu’exploitait le groupe pétrolier britannique BP dans le golfe du Mexique. Daniel Beltrá a photographié les côtes de Louisiane souillées sur près de mille kilomètres et qui, aujourd’hui encore, conservent l’empreinte laissée par le pétrole et les dispersants.

Mohamed Bourouissa vit et travaille en France. Titulaire d’un diplôme en arts plastiques de la Sorbonne (2004) et diplômé de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs (EnsAD) avec une spécialisation en photographie (2006), il a également suivi une formation au Fresnoy-Studio national des arts contemporains de 2008 à 2010. Plusieurs fois récompensé pour son travail, il a notamment reçu le prix Voies Off d’Arles en 2007 ainsi que le prix de la fondation Blachère en 2010. Il a en outre bénéficié en 2008 de l’aide à la première exposition du Centre national des arts plastiques (CNAP). Ses photographies ont intégré de nombreuses collections dont celles de la Maison européenne de la photographie, du Finnish Museum of Photography et de la Weng Collection. Il se consacre depuis 2002 à la photographie plasticienne. Sa série intitulée Périphérique a pour sujet les territoires et les problèmes des banlieues françaises, dont il est issu. Mohamed Bourouissa place la banlieue, souvent considérée comme un espace de violence en marge de notre société moderne, dans le champ de l’art et la traite comme un objet plastique et conceptuel. S’inspirant de la composition de tableaux célèbres, ses photographies établissent par leurs références picturales un lien étroit avec l’histoire de l’art. Les sujets photographiés rappellent les modes de représentation de la Révolution française, tandis que chaque mise en scène cherche à mettre en lumière les préjugés sociaux.

Né en 1959, Philippe Chancel vit et travaille à Paris. Initié très jeune à la photographie, il a d’abord suivi des études d’économie à l’Université de Paris-Nanterre avant d’obtenir un diplôme de formation continue en journalisme au Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ) de Paris. Ses photographies ont fait l’objet de nombreuses expositions et ont été publiées dans divers ouvrages dont Regards d’artistes. Philippe Chancel collabore par ailleurs à la collection Souvenirs de…, qui propose une vision de grandes capitales (Paris, Londres, Bruxelles, New York, Tokyo) à travers leurs vitrines et leurs boutiques. Son travail sur la Corée du Nord, DPRK, lui a valu une reconnaissance internationale. Il se consacre actuellement à un nouveau projet inscrit dans la durée, intitulé Datazone, où il explore sur le terrain documentaire les multiples facettes de ce que l’on appelle «l’après-événement», en montrant des territoires emblématiques qui, en différents endroits du globe, font l’objet d’une actualité récurrente ou, à l’inverse, demeurent absents des radars médiatiques. Partie intégrante de ce projet, la série Fukushima: The Irresistible Power of Nature a été réalisée dans la région de Tohoku, moins de trois mois après le passage du tsunami qui a ravagé la côte nord-est du Japon. Philippe Chancel a parcouru à la recherche d’un endroit épargné par le désastre la distance séparant la zone d’exclusion de 20 km établie autour de la centrale nucléaire de la périphérie de la ville de Miyako. L’ampleur des dégâts causés par le tsunami et ses répercussions rappellent, par certains aspects, les effets de la bombe atomique lâchée sur Hiroshima. Philippe Chancel les répertorie méthodiquement, avec une rigueur documentaire.
Edmund Clark est connu pour son travail photographique sur les effets de la condition carcérale et les implications de la surveillance exercée sur les individus. Après des études d’histoire et de français à la Sussex University, à Brighton, et à la Sorbonne, à Paris, il a participé à des programmes de recherche à Londres et à Bruxelles, puis obtenu un diplôme de formation continue en photojournalisme au London College of Communications. Au nombre des ouvrages qu’il a publiés figurent Still Life Killing Time (2007) et Guantanamo: If The Light Goes Out (2010). Primé à de nombreuses reprises, Edmund Clark a, pour la seule année 2011, reçu les distinctions suivantes: la Hood Medal de la Royal Photographic Society récompensant la meilleure photo réalisée pour un service public, le prix du meilleur livre aux New York Photo Awards ainsi qu’aux International Photography Awards organisés par la Lucie Foundation, lors desquels il a également été sélectionné pour le titre de «photographe international de l’année», et le prix annuel de la meilleure œuvre personnelle attribué par le magazine Photo District News. Il a de plus été sélectionné au Festival international du livre de photographie de Kassel pour le prix du meilleur livre de l’année et a figuré parmi les finalistes du prix Deutsche Börse. Dans sa série Guantanamo: If the Light Goes Out, Edmund Clark, qui s’est heurté en la réalisant à la censure de l’armée, s’intéresse aux lieux et aux objets par le biais desquels contrôle et pouvoir s’exercent au sein de la prison de Guantanamo.

Carl de Keyzer a entamé sa carrière de photographe indépendant en 1982, enseignant parallèlement la photographie à l’Académie royale des beaux-arts de Gand. Désireux de promouvoir le travail d’autres photographes, il a fondé avec Dirk Braeckman la galerie photo XYZ. Il a été nommé à Magnum Photos en 1990, avant d’en devenir membre à part entière en 1994. Fréquemment exposé dans des galeries et des musées européens, Carl de Keyzer a reçu de nombreuses récompenses dont le Prix du livre des Rencontres d’Arles et le prix W. Eugene Smith en 1990, ainsi que le Prix Kodak en 1992. Il se consacre à des projets d’envergure et privilégie les sujets de fond. Moments Before the Flood propose un éclairage photographique sur la façon dont l’Europe gère la menace d’une forte élévation du niveau des mers et des océans dans les prochaines décennies que fait planer le changement climatique. Le Vieux Continent possède 65 000 km de littoral parsemés d’ouvrages de défense côtière, hérités du passé et totalement inefficaces. Alors qu’elles ont souvent coûté très cher en matériel et en main-d’œuvre, ces constructions n’ont jamais présenté la moindre utilité, soit parce que l’ennemi ne s’est jamais montré, soit parce qu’elles se sont révélées insuffisantes et archaïques lorsque celui-ci a surgi.

Luc Delahaye est connu pour ses photographies grand format en couleur illustrant des conflits armés, des événements internationaux ou des sujets de société. Ses clichés se distinguent par un regard frontal, précis et détaché, un style documentaire avec lequel tranchent l’intensité dramatique et la structure narrative de l’image. Il a débuté son parcours comme photojournaliste. Engagé par l’agence Sipa Press en 1985, il s’y est consacré au reportage de guerre. En 1994, il a intégré Magnum Photos, qu’il a quitté en 2004. Mettant un terme à sa collaboration avec les médias, il a opéré en 2001 un virage radical. Luc Delahaye a reçu de nombreuses récompenses dont le prix Oskar Barnack (2000), le prix ICP Infinity (2001), la médaille d’or Robert Capa (2002 et 1992), le prix Niepce (2002) et le prix Deutsche Börse (2005). Sa bibliographie comprend Portraits/1 (1996), Memo (1996), L’autre (1999), Winterreise (2000), History (2003), Une ville (2003) et Luc Delahaye 2006-2010 (2011).

Rena Effendi se consacre à la photographie depuis 2001, privilégiant depuis le début de son parcours une approche tournée vers le documentaire social. Son travail s’intéresse à des sujets tels que l’urbanisation, les communautés ayant été victimes d’un conflit armé ou l’impact des activités pétrolières sur le quotidien des gens. Lauréate de plusieurs prix, Rena Effendi a notamment remporté le concours annuel de l’International Fund for Documentary Photography décerné par FiftyCrows (2004) et obtenu une bourse aux Getty Images Grants for Editorial Photography (2005). Elle a en outre reçu le prix Mario Giacomelli Memorial Fund (2005) ainsi que le prix Magnum Photos Inge Morath (2007). Enfin, elle s’est vu décerner un prix Prince Claus en 2011. Etablie au Caire, elle axe actuellement son travail sur les problèmes auxquels fait face depuis le printemps arabe la minorité chrétienne copte en Egypte, un projet qu’elle conduit avec le soutien de l’Emergency Fund de la fondation Magnum. Elle a réalisé la série Still Life in the Zone en utilisant les techniques de la nature morte pour montrer les effets à long terme de la catastrophe de Tchernobyl. Plus de 200 personnes, en majorité des femmes âgées, vivent dans le périmètre de la zone interdite, totalement isolées du monde, cultivant des légumes impropres à la consommation, se chauffant avec du bois contaminé et parcourant la forêt aux alentours de la centrale à la recherche de champignons et de baies, tous radioactifs.

Après avoir étudié à l’Académie royale des beaux-arts de La Haye, Jacqueline Hassink a poursuivi sa formation à l’Académie des beaux-arts de Trondheim, en Norvège, où elle s’est spécialisée en sculpture, obtenant son diplôme en 1992. Connue pour ses photographies montrant les lieux où s’exerce le pouvoir économique dans le monde, elle vit et travaille à New York. Son œuvre établit par l’image une saisissante cartographie sociologique des structures de l’économie mondiale. Entamé avec The Table of Power (1993-95), son parcours s’est poursuivi avec des projets tels que Banks (1995-96), Female Power Stations: Queen Bees (1996-2000), Haute Couture Fitting Rooms, Paris (2003-10) et View, Kyoto (2004-11). Présentées et collectionnées par de nombreux musées à travers le monde, ses œuvres ont notamment été exposées dans les lieux suivants: le Huis Marseille d’Amsterdam, le Fotomuseum de Winterthur, l’Amador Gallery et l’International Center of Photography (ICP) de New York, le Tokyo Metropolitan Museum of Photography, la Photographers’ Gallery et le Victoria and Albert Museum de Londres, ainsi que le musée d’art moderne de Canton. Avec sa série Arab Domains, Jacqueline Hassink a cherché à montrer une réalité éloignée des stéréotypes de la femme arabe habituellement véhiculés par les médias occidentaux. Des dirigeantes d’entreprise lui ont permis de photographier la table autour de laquelle se réunissait leur conseil d’administration ainsi que la table de leur salle à manger.

Née à Hô Chi Minh-Ville en 1960, An-My Lê a fui le Vietnam avec sa famille à la fin de la guerre, en 1975, et trouvé asile aux Etats-Unis comme réfugiée politique. Titulaire d’un master en biologie de l’Université de Stanford (1985), elle a également obtenu un master en beaux-arts à l’Université de Yale (1993). Son travail a fait l’objet d’expositions individuelles au Museum of Contemporary Photography de Chicago, au musée d’art moderne de San Francisco (SFMOMA) ainsi qu’à la Henry Art Gallery de Seattle. Ses œuvres sont en outre présentes dans les collections de musées tels que le Metropolitan Museum, le MoMA, le Whitney Museum of American Art et le Guggenheim Museum de New York, le SFMOMA et le Hessel Museum of Art. Parallèlement à son travail de photographe, An-My Lê enseigne depuis 1998 la photographie au Bard College (Annandale-on-Hudson, Etat de New York). Ses photographies et ses films explorent les répercussions et les représentations de la guerre. En noir et blanc ou en couleur, ses clichés captent la tension produite par le contraste entre un site dans son état naturel et la transformation brutale que subit celui-ci en devenant le théâtre d’hostilités. Auteur de plusieurs projets photographiques, elle a notamment réalisé Viêt Nam (1994-98), série dans laquelle elle rapproche les souvenirs qu’elle a conservés d’un pays déchiré par la guerre et le paysage dans sa réalité présente, et Small Wars (1999-2002), photographies prises lors des reconstitutions de la guerre du Vietnam auxquelles elle a participé en Caroline du Sud. La série 29 Palms (2003-04) montre des marines américains se préparant à une simulation de déploiement dans le désert de Californie transformé, pour l’exercice, en une zone d’opérations au Moyen-Orient.

Né à New York en 1944, Joel Sternfeld s’est affirmé comme une figure éminente de la scène photographique contemporaine, enseignant parallèlement la photographie au Sarah Lawrence College (Bronxville, Etat de New York). Distingué par de nombreuses récompenses, il a notamment reçu le Prix de Rome et le Prix de photographie Citibank, auxquels s’ajoutent deux bourses Guggenheim. Il a en outre publié treize ouvrages dont American Prospects (1987), Sweet Earth (2006), When it Changed (2007) et Oxbow Archive (2008). Ses œuvres figurent dans les collections des musées d’art moderne de New York (MoMA) et de San Francisco (SFMOMA), ainsi que de l’Art Institute de Chicago. En novembre 2005, Joel Sternfeld s’est rendu à la 11e Conférence annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques, à Montréal. Il y a photographié des participants au moment où se peignait sur leur visage l’effroi suscité par les propos qu’ils entendaient sur la destruction de l’environnement. Ces portraits composent la série When it Changed, publiée sous le même titre en 2007.

Né à Johannesburg en 1962, Guy Tillim vit au Cap. Il a entamé sa carrière de photographe en 1986, intégrant le collectif Afrapix dont il a fait partie jusqu’en 1990. Il a en outre travaillé comme photographe indépendant pour différents médias sud-africains et étrangers, dont Reuters de 1986 à 1988 et l’AFP de 1993 à 1994. Maintes fois récompensé pour son travail, Guy Tillim a notamment remporté le prix Leica Oskar Barnack en 2005 et a été, en 2006, le premier lauréat de la bourse Robert Gardner de la photographie attribuée par le Peabody Museum de l’Université de Harvard. Ses œuvres ont été exposées à l’occasion de grands rendez-vous de l’art contemporain tels que la biennale de São Paulo en 2006 et documenta 12 en 2007. Sa série Congo Democratic s’arrête sur les hommes et les institutions qui ont dirigé le Congo, en les mettant en perspective avec les élections démocratiques supervisées par l’ONU.

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