Fasion 2112, Le Futur du Beau
« Dans cette série de photographies, je tente, dans une esquisse fantaisiste, optimiste et une certaine naïveté, de réconcilier utile et futile. Car, que ferons-nous demain de ce que nous ne serons plus en mesure de jeter ? Et, un jour, le Beau ne le sera-t-il pas que s’il a vécu ? » tient à souligner Omar-Victor Diop à propos de son travail.
“Fashion 2112, le futur du beau” est le coup de coeur présenté cette année par Afrique in Visu (surnommé AIV) pour Arles. Pour la troisième fois, la première plateforme participative d’échanges autour du métier de photographes en Afrique investit une belle maison place Patrat dans le quartier de la Roquette. La structure – qui vient de fêter ses 5 ans – a réalisé deux partenariats intéressants. Jeanne Mercier, fondatrice d’AIV est sensible au fait d’inscrire dans la durée des collaborations avec les structures locales, “Cela fait trois ans que nous collaborons avec l’association arlésienne “Afrique en vie. Ils tiennent à notre disposition un joli lieu d’exposition au coeur d’un quartier très vivant.” Du mardi 3 au samedi 7 juillet, l’association a fait en sorte de faire coïncider son festival “Quartier d’Afrique” : concerts gratuits et dîners sénégalais vont se dérouler devant l’exposition et rythmer les soirées. C’est un des rares moments dans les rencontres qui rend possible une mixité : les festivaliers se retrouvent mélangés aux gens du quartier.”
Pour Baptiste de Ville d’Avray, cofondateur d’AIV, l’intérêt est aussi d’avoir eu la chance de travailler avec le laboratoire des Voix Off, le deuxième partenaire : “Les tirages sont vraiment de qualité, c’est important pour nous de se reposer sur un professionnel comme Christophe Laloi (le directeur des Voies Off). D’autant que tout a été fait pour occuper la façade (4 bâches de plus d’un mètre) et attirer l’oeil du passant. A l’intérieur, notre scénographie se joue sur deux étages”.
“Après Baudouin Mouanda qui était plus dans le reportage, nous tenions à nous démarquer en présentant un photographe qui explore et détourne les codes de la mode”. Jeanne a apprécié Omar-Victor car “en deux ans, il s’est lancé dans la photographie de mode en faisant tout lui même : les tenues, le casting et les prises de vues. Il travaille en lumière naturelle, chez lui et est autodidacte. Sa vie a basculé après avoir vu des expositions à l’Institut français de Dakar à la galerie du Manège.” Baptiste est ravi de pouvoir le rencontrer, “Enfin ! Omar-Victor est Sénégalais et vit à Dakar, nous collaborons avec lui depuis plus d’un an, cela a permis de rendre nos échanges plus réels. Ce qui va se passer à Arles est très important pour lui car il connaît la réputation des RIP et à conscience du potentiel de la semaine professionnelle. Au delà de l’exposition, nous sommes là aussi pour l’accompagner, ce sont ses premières rencontres. Il attend énormément des RIP ! En plus d’être présent tous les jours à l’exposition, il a obtenu une bourse qui lui a permis de s’inscrire aux Photo Folio Review.” Au delà d’Arles, Jeanne insiste sur ce point: “J’apprécie son approche et le fait qu’Omar-Victor détourne l’esthétique de la photographie de mode pour questionner la problématique du recyclage et de la pollution en Afrique”.
Vous pourrez retrouver le photographe Omar-Victor Diop et les deux commissaires d’exposition, Jeanne Mercier et Baptiste de Ville d’Avray à l’occasion du vernissage, le mardi 3 juillet à partir de 19h30.
