En début de semaine, on a souvent pu croiser Guillaume Chamahian dans les rues d’Arles entrain d’afficher des images extraites de sa série Bosnia. 8 grands formats de 1,50 m sur 2,50 m interpellent les passants sur la guerre de Bosnie-Herzégovine. “Il m’a fallu du temps pour ingurgiter l’histoire de la Bosnie et les images qui en étaient extraites. Il m’a fallu du temps pour comprendre que je cherche et chercherai des réponses que je n’obtiendrai peut-être jamais.”
Aucune indication n’est donnée sur les affiches, excepté le nom de la ville où la photographie a été prise. Pour en savoir plus les passants sont invités à utiliser leur téléphone portable afin de lire le flash-code qui se trouve à côté de chaque image. Ce travail est bien accueilli par la population et le photographe est fréquemment interpellé, les échanges ouvrent de nouvelles perspectives à la compréhension des massacres commis”.
Guillaume Chamahian s’est rendu en Bosnie en 2010 en cherchant des réponses et a attendu 2 ans avant de livrer ce travail au regard des autres : “Je suis allé dans les lieux reliés à l’histoire de la guerre ; des camps de concentration, des villes en guerre, des populations exterminées, des villages saccagés, des pensées et une culture réduite à néant et le viol appliqué une véritable décision de guerre, en somme la verge comme arme de destruction massive. Je ne suis pas anthropologue, encore moins historien. Je produis des images. Quand je m’interroge à travers mes photographies, les spectateurs deviennent témoins et se questionnent à leurs tours. Je me suis mis en scène nu, la nuit avec une caméra infrarouge, la même utilisé par les médias pour illustrer les combats de nuit.”
