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Arles 2012: Erwan Morère

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Erwan Morère – ENSP 2010
Très loin à l’Est, il y a l’Ouest / 2

Croiser une photographie d’Erwan Morère n’est pas sans conséquence. Tant pis, trop tard. Voilà, ça y est Vous savez, cette impression d’être accroché au passage, d’être happé, d’être emporté, de se dire que si je descends en marche, c’est le cassage de gueule assuré. Alors il ne faut pas regarder ces photos, ou alors accepter le voyage, partager la vision des grandes étendues que nous donne Erwan. Ces territoires semi désertiques, ces immensités, plutôt du Nord dans cette série, du grand Nord même, là où très loin à l’Est il y a l’Ouest et inversement, Mongolie, Islande, Canada Qu’il parcourt sans s’arrêter en train, en avion, en voiture, en stop On devient compagnon de voyage. Même là sur le bord de la route, même quand ça fait six heures qu’on attend et qu’Erwan, nous montre là-bas, au loin, des maisons, des hommes ou des animaux, même un cirque. Mais la plupart du temps on partage ce flux, ce tourbillon qui brouille la vision, une contemplation en mouvement. Il parle de territoire, il dit aussi que le train, la voiture, le déplacement, sont aussi des territoires. Il n’y a pas de calcul, pas d’enquête. Il part, improvisation pure. Mais le Nord, la neige souvent, pourquoi ? Parce qu’Erwan a une famille. Et cette famille vient d’un pays du nord de l’Europe. Son grand père pourrait s’appeler Christer Strömholm et son père Anders Petersen. Donc le noir et blanc est là. Voilà, on n’en parle plus. C’est comme ça. Une vision, une certaine abstraction. Ces plages de blancs, de noirs, de gris qui nous caressent ou nous piquent. Et puis il y a un chouïa d’Hiroshi Sugimoto. Mais quel photographe de cette espèce n’a pas un grain de Sugimoto ? Le problème avec la photographie d’Erwan Morère, c’est qu’une fois accroché, happé, emporté, on a vraiment plus envie d’en sortir, de s’en échapper parce qu’il nous amène dans des territoires inconnus à ce jour qu’il nous fait découvrir.

Jean-Luc Amand Fournier, commissaire d’exposition et enseignant à l’ENSP

Erwan Morère
Né en 1985 en France. Vit et travaille à Avignon. Après une formation universitaire en sociologie de l’art et anthropologie culturelle à Paris, Erwan Morère rejoint en 2008 l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. Pendant ses trois années d’étude à l’ENSP, il développe un travail personnel photographique principalement nourrit par des prises de vue aux États-Unis, au Canada et en Islande. Suite à l’obtention de son diplôme en 2010, il réalise plusieurs expositions personnelles, avant de partir un an pour une grande traversée de la Malaisie à l’Estonie par voie terrestre. Il continue pendant ce trajet sa production photographique, qui sera exposée à partir d’avril 2012 dans une série de cinq expositions en Uruguay avec le photographe Pablo Guidali. Cette série d’expositions est organisée par le ministère de la Culture uruguayen qui a attribué aux deux photographes le premier prix de la bourse Fundos Concursables. Sa participation aux Rencontres d’Arles 2012 va lui permettre de montrer un ensemble de photographies importantes, constitutives de sa démarche personnelle et de son évolution.

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