Dans le cadre de la projection « Mouvement » par l’Agence Luzphoto pendant la nuit de l’année, Nicola Lo Calzo a présenté un extrait de sa nouvelle série Cham.
CHAM est un documentaire photographique qui se propose d’interroger l’héritage de la Traite des Noirs et de l’Esclavage colonial au XXIe siècle.
CHAM Part 1, la première partie de ce projet, a été développée au Benin et au Ghana, deux pays qui conservent une richesse extraordinaire mais souvent « invisible » des « mémoires matérielles et immatérielles » : les descendants des familles, les récits oraux, les pratiques rituelles animistes et chrétiennes, les sites historiques et paysagers. En Afrique occidentale, l’esclavage représente un passé moralement et socialement difficile à assumer. Les récits relatifs à cette histoire sont rares à cause des troubles que toute tentative de sa réminiscence provoque. Les mémoires de cette époque n’ont pas disparu, mais elles ont intégré des formes alternatives de narration.
A la différence de l’iconographie prédominante autour de l’esclavage qui traite souvent du patrimoine matériel bâti par les colons et qui renvoie à une image figée et monolithique de cette période de l’histoire, » Cham » explore un autre patrimoine, immatériel, encore très peu connu par le public, les historiens et les chercheurs, celui de la mémoire individuelle et collective des populations concernés par la traite et l’esclavage colonial.
À présent, le projet, qui bénéfice de l’appui des plusieurs partenaires, dont le Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage, l ‘Année des Outre-mer, le Ministère de la Culture, le Conseil Général du Val-de-Marne, l’association Afrique in Visu et l’agence photographique Luzphoto, est désormais au deuxième stade de la recherche en s’intéressant à la Caraïbe. Le projet aboutira à une exposition photographique itinérante en France et à l’étranger et à la réalisation d’un livre photographique et documentaire.
Nicola Lo Calzo est un photographe italien, né à Turin en 1979. Après une formation en architecture, il démarre sa recherche artistique en 2001. Sa photographie s’inscrit dans une démarche documentaire à la frontière entre journalisme et photographie d’art, avec une attention accordée aux minorités et aux droits de l’homme. Il collabore régulièrement avec la presse (Le Monde, La Stampa, il Corriere della Sera,…), et répond à des commandes institutionnelles ou d’entreprises (Ministère de la Culture française, Ministère de l’Outre-mer, Unesco, Fondation SFR, Fondation Alinari, …). Ses projets photographiques ont été exposés en France et à l’étranger. Parmi ses expositions les plus représentatives, figurent le Festival International de photographie Les Rencontres d’Arles, le Musée de Confluences et le Festival ImageSingulières. Une grande exposition a présenté récemment son travail «Morgante» au MNAF Musée National Alinari de la Photographie de Florence. Nicola Lo Calzo vit et travaille à Paris.
