GAINS… BARRE comme MAL BARRÉ , POINT BARRE ! Tu te BARRES ? BARRE TOI ! ALORS, JE ME BARRE aussi …DÉFINITIVEMENT. Ce que fit l’homme à la tête de chou, un certain 2 mars 1991, direction le cimetière du Montparnasse, au rendez-vous des poètes et des artistes défunts ( du côté de Desnos, Brassaï et du professeur Choron), la cigarette au bec et le sourire triste comme toujours. Lui qui ne s’aimait pas avait séduit les plus jolies filles de France et de Navarre. Mais toutes le quittèrent. Lui qui se considérait comme un artiste mineur, l’art de la chanson ne valant rien comparé aux œuvres des peintres qu’il admirait, était pourtant déjà entré dans la légende. Et la photo avait joué un rôle essentiel.
Car ce timide introverti, bourré de talent, parolier génial, adorait jouer les personnages machiavéliques. Un bon client pour les photographes. Pas de hasard si, entraîné facilement dans les studios, dont celui de Pierre Terrasson, il s’expose, joue de sa gueule mal taillée et mal rasée, exhibe les menottes du délinquant. Et puis il y a l’alcool, la séduisante compagne du tabac. Alors, un verre à la main Gainsbarre est en fumée, volutes qu’il regarde en rêvant planer lentement. Mais comme le montrent les photos de Pierre Terrasson sur les plateaux de TV, le dandy destroy ( look savamment travaillé), bien que beaucoup plus âgé que les gamins en chaleur du « No future » des années 70, saura les intriguer.
Gainsbarre, qui est né selon les auteurs juste après la rupture avec Jane « je t’aime moi non plus » Birkin. C’est ce « Gains là » dont le livre raconte l’aventure et montre la gueule. Gainsbrarre portait -il aux pieds à l’enterrement de Gainsbourg, celui du « Poinçonneur des Lilas », les célèbres Repetto blanches ? Dommage, les auteurs ne le disent pas.
Paul Alessandrini
Gainsbarre
par Alain Wodrascka et Pierre Terrasson ( photos)
Editions Premium, 28 euros