1965 : Edward Weston, The Flame of Recognition
Année clé pour Aperture, 1965 voit Michael Hoffman nommé directeur exécutif de la Fondation et la publication de la première monographie. The Flame of Recognition, d’Edward Weston, inaugure ainsi la vaste collection d’ouvrages que l’on connaît aujourd’hui. Influençant le monde de la photo depuis les années 20, à la fin desquelles il publie ses premiers recueils de pensées aussi philosophiques que photographiques, Edward Weston avait déjà, à sa mort en 1958, fait l’objet d’un numéro entier d’Aperture. L’ouvrage de 1965 est donc un aboutissement, s’inscrivant depuis comme une référence visuelle et textuelle. S’attachant à partager les intentions du photographe, le livre associe ses compositions strictes et contemplatives d’une nature dont un observateur peu attentif manquerait la beauté a ses réflexions, dont il a tenu un journal pendant 40 ans. Weston y décrit son role comme celui d’un « aventurier en voyage pour la découverte, prêt à recevoir des impressions fraiches, avide de nouveaux horizons, pas comme un conquérant qui voudrait imposer ses idées mais dans une volonté de m’identifier à ce que je reconnais faire partie de moi, le « moi » des rythmes universels. » Une poésie des mots à laquelle répondent ses images iconiques de coquillages, dont il capture avec précision les formes voluptueuses, enrobées dans une lumière nette et un champ de contrastes élargi qui deviendront les standards de la photographie moderne. Stele de l’histoire de la photographie, l’ouvrage n’a cessé d’être réimprimé depuis.
Laurence Cornet