Évoquer le rugby féminin, c’est souvent le comparer à son analogue masculin. Alors que filles et garçons pratiquent le même sport, le rugby féminin est considéré comme une discipline différente.
Même règle, même terrain, même sport !
Que retient-on d’un match de rugby masculin ?Certes, une détermination destinée à impressionner l’adversaire. Elle se limite souvent à un regard noir, un bandeau plus ou moins bien enturbanné, une application généreuse de vaseline, un crâne méticuleusement rasé. Mais tout ceci s’estompe rapidement. Ce ne sont plus que visages tuméfiés, « gueules » cabossées et épaules tombantes.
Chez les joueuses, tout ceci est balayé. Chacune a une expression du visage différente.
Mais une alchimie entre la grâce, la sauvagerie et la fougue se crée inévitablement. La chevelure est rebelle, le regard quoique implacable est, tout à la fois, puissant et sombre mais aussi charmeur et fragile.
On dit que les joueurs de rugby en se dénudant dans les vestiaires, enfilent une nouvelle peau. Chez les filles, pas de changement radical mais une évolution, une maturation. Cette maturation n’est que la suite logique d’un engagement féministe exacerbée par la pratique du rugby. Elles revendiquent ce sport comme une valeur, un art de vivre, un militantisme qui affirment leur volonté de disposer de leurs corps comme elles le souhaitent.
« Femmes de rugby » est un travail photographique qui a pour objectif de mettre en avant ces joueuses, ces femmes qui rendent leurs lettres de noblesse à ce sport ancestral. Les portraits montrent toute la richesse du rugby féminin. Plusieurs sentiments surgissent des regards. Ils révèlent autant la force que la sensibilité des joueuses.
A l’inverse des calendriers où la nudité devient un argument de vente, elles s’affichent, ici, comme des femmes libres et déterminées.
De vraies femmes de rugby !
Antoine Dominique