L’anonyme. C’est vous et c’est moi et c’est nous tous. Nous sommes toujours anonymes, laissant des empreintes de pas derrière nous, des témoignages des endroits que nous avons traversés et de ce que nous avons fait, attirant ou laissant s’échapper l’attention. L’identité, quel que soit son degré de fabrication, est une protection contre le vide, la grande multitude de l’humanité sans nom qui a bâti notre histoire sur terre, engendré notre manière d’être et de ne pas être en même temps, et la manière dont la technologie reflète tout cela.
L’ère numérique donne à l’anonyme le pouvoir de s’exprimer et de créer librement sous la protection du premier amendement. Non seulement nous pouvons dire tout ce que nous désirons, mais nous n’avons pas à signer nos interventions. Les témoignages deviennent des traces et des pistes, pas nécessairement le reflet d’une totale vérité, mais des pièces d’un puzzle géant qui ne sera jamais complété tant que des milliers de mains continueront d’y apporter leur contribution.
Anonymous Press est dans l’esprit de notre époque, un processus entièrement mécanisé pour fabriquer des fanzines. Il s’affranchit de l’élément humain dans la mise au point, et nous présente quelque chose d’autre, le fantôme dans la machine, peut-être. Karolis Kosas a créé un système simple. Choisissez un titre de votre invention. Ce titre peut faire jusqu’à quarante caractères. Appuyez sur entrée. En moins d’une minute, Anonymous vous présente un magazine de douze pages qui inclue des images trouvées grâce à Google Image Search. Les images sont agencées au hasard, ensuite numérotées et ajoutées à une archive publique. Chaque fanzine est disponible, imprimable sur demande, pour trois dollars plus les frais d’envoi.
Lire la suite de l’article de Miss Rosen dans la version anglaise du Journal.