Elles ont pris pour nom celui de leur héroïne disparue sans laisser d’adresse et la transforment en éternelle éphémère, dont le voile invite à une discrète indiscrétion. Les deux créatrices, après avoir enquêté, se laissent aller à une évocation qui n’a rien de documentaire. Avec leurs propres corps, elles s’abandonnent au plaisir capiteux de raconter l’histoire d’une femme, qu’elles se plaisent à imaginer universelle, dans un mélange d’images qui rappelle les univers de Sarah Moon, Sophie Calle ou Coco Chanel.
Les images défient les lois de la gravité policière pour porter l’attention au féminin. La perception est sollicitée là où la profondeur affleure. Un frisson d’énigme parcourt. Le capiteux n’est jamais loin. Une telle approche comble profondément le regard et qu’importe si le mystère reste entier. L’œuvre est l’aboutissement d’un lent travail d’approches et de révisions. Il s’agit de dégager des constantes, de laisser des traces lisibles. D’autres paupières se soulèvent dans la mémoire, ouvrant au «blêmissement» des limbes d’un corps perdu. Il se montre, se cache, pense. Sa pulsation restera sourde, venue du plus profond, mangé d’ombres pour le cœur et l’émotion.
Anna Bambou, I’ll be your mirror
Nicephore Off
Du 3 au 30 octobre 2016
UFCV – Hall de la petite rue
11 Rue Montlosier
63000 Clermont-Ferrand
France