Ce gamin de vingt quatre ans m’a bousculé. Je profitais de la pause photographique pour vulgairement jeter un œil à mon téléphone portable. Lui se tenait à quelques mètres puis s’est avancé, casquette noire vissée en arrière, tatouages sur les mains, une dégaine de voyageur, le regard rieur, mais sûr de lui, et m’a lancé un cinglant : « Salut mec, tu es libre ? » Il n’était pas prévu que l’on se voit, il s’est imposé à moi. C’était la semaine passée ; la Parson New School of Design de New York organisait une journée dédiée à des lectures de portfolio. Une façon de confronter ses étudiants en dernière année de photographie à certains professionnels de l’image, dont, en exemple, la talentueuse photographe Jen Davis. J’ai tout de suite senti qu’Andrew était à part. Voici quelques unes de ses images. Ce sont des paysages, qu’habillent quelques hommes, ou des animaux, des scènes de près ou de loin, réalisées entre New York et sa ville natale, Houston. Un voyage en forme de poésie américaine. Elles vont bientôt faire l’objet d’un livre.
Vous pouvez lire le texte dans son intégralité, dans la version anglaise du Journal.
Jonas Cuénin