Pandemonium
Initialement, la série Pandemonium a été inspirée par les images de l’insurrection du 6 janvier 2021 au Capitole à Washington, D.C. Je considère la série Pandemonium comme un microcosme de notre société, dans laquelle la friction, l’antipathie et la mauvaise volonté dominent nos interactions les uns avec les autres, nous divisant finalement.
Mais en fin de compte, mon travail porte sur la condition humaine. Il est ancré dans une sensibilité morale qui se rapporte à mon enfance dans un penitencier où mon père était le directeur. Il croyait fermement à la réhabilitation et à la réintégration des prisonniers en tant que citoyens productifs dans la société, traitant chaque personne avec respect et dignité. J’ai passé les 18 premières années de ma vie dans cet environnement, où les interactions quotidiennes avec les prisonniers étaient courantes. Nous avions souvent l’un d’eux à notre table familiale, juste pour lui offrir un répit. Ces expériences réelles ont nourri en moi un sens de l’empathie pour la condition humaine, qui a été une force motrice dans ma vie et mon travail.
Mon travail photographique récent possède une relation esthétique étroite avec l’art de la performance, du dessin et de la peinture. Le processus est devenu de plus en plus important dans ma pratique artistique. Cependant, mon objectif est toujours resté dans les paramètres du médium photographique afin de découvrir de nouvelles façons d’articuler visuellement mes idées. L’expérimentation et le hasard sont devenus des outils importants dans ma recherche. Une grande partie de ma méthodologie consiste à abandonner une quantité considérable de contrôle et à laisser le matériau prendre le dessus de manière inattendue et imprévisible. Mon processus se traduit en message. Je me dessine avec une lampe de poche et j’enregistre mes performances sur un film radiographique avec une caméra de 16×20 inches (40×50 cm) que j’ai construite moi-même. Le film est traité en appliquant du révélateur photographique noir et blanc avec un pinceau sur la surface. J’allume ensuite la lumière avant d’appliquer rapidement le fixateur photo. Ma technique de traitement non orthodoxe obscurcissant souvent les figures, j’utilise donc de l’eau de Javel photographique pour les révéler. Le résultat est aléatoire et imprévisible comme la vie elle-même.
Mon approche non conventionnelle de la photographie soulève la question de la spécificité du médium. Comme la photographie a été étroitement identifiée à l’appareil et à sa reproductibilité, les questions et les limitations définies dans le passé ont cédé la place à de nouvelles explorations de champs d’étude alternatifs. L’incorporation d’autres médiums a été un aspect vital de ma création artistique, et cette expansion ouvre de nouvelles voies d’expression.
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