Anton Corbijn s’est d’abord fait un nom comme le photographe et clippeur de toute une génération de groupes post-punk comme Joy Division, Echo and the Bunnymen et U2. Sa longue collaboration avec Depeche Mode a donné lieu à des clips phares comme Strange Love (1987), Personal Jesus (1989) et Enjoy the Silence (1990).
Dans l’exposition Inwards and Onwards (Ici et maintenant), qui ouvre au FOAM d’Amsterdam aujourd’hui, Anton Corbijn a tourné son appareil vers une poignée de ses artistes favoris, dont Gerhard Richter, Alexander McQueen, Richard Prince, Iggy Pop, Anselm Kiefer, Damien Hirst…
Les images qui en résultent montrent l’intérêt de Corbijn pour le difficile processus de création de ces artistes : la manière dont il les fait souffrir et les met en danger. Il avait déjà interrogé ce motif dans son premier long métrage, Control– un film sur la vie du leader de Joy Division, Ian Curtis – qui fut présenté à des critiques enthousiastes lors du festival de Cannes 2007.
Dans Inwards and Onwards, les portraits noir et blanc monumentaux mélangent austérité et recherche esthétique et fascinent par la manière dont ils arrivent à capturer le caractère des personnes qu’ils mettent en scène. Le travail montre l’application du regard de Corbijn, sa capacité à s’émerveiller et à s’identifier à ses sujets. En dépit de leur beauté froide, les photographies de Corbijn expriment leur propre forme d’intimité.
Magnus Naddermier
Anton Corbijn
Inwards and Onwards
Jusqu’au 1 septembre
FOAM
Keizersgracht 609
1017 DS Amsterdam
Le catalogue Anton Corbijn: Inwards and Onwards, avec un essai de Francis Hodgen, est publié par Schirmer/Mosel
