Dans le plus gros camp de réfugiés syriens, près de la frontière — deux supermarchés viennent d’ouvrir là cette semaine ! —, Agnès Montanari, une Française vivant à Bagdad, photographe développant des thématiques sociales, a mené une action avec un groupe d’adolescents. Elle leur a proposé de mettre en images leur quotidien et, librement, avec parfois un joli sens du cadrage, de la lumière, ils ont joué, sérieusement, à être photographes. On sait ce que cette pratique, lorsqu’elle ne peut pas se dérouler sur de longues périodes comme dans les aventures de Wendy Ewald, connaît ses limites. Eminemment sympathique et généreuse, la démarche avait sa place naturelle dans un festival dont le thème est « Together ». Mais était-il nécessaire, dans la maison des photographes de Linda Al Khoury, de chercher à leur donner un « statut » en les contrecollant pour les accrocher aux cimaises. Plus brutes, elles eussent été plus émouvantes, elles auraient été ce qu’elles sont vraiment : une possibilité de sortir d’un quotidien tragique en s’attachant, avec sérieux, à faire « bien » des images. Ce n’est pas bien grave si l’on compare cela au fait que les enfants n’ont pu sortir du camp de Zaatari pour venir voir leurs œuvres au mur et rejoindre la ville. Alors Agnès Montanari ira les accrocher sur place. Merci.
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