J’ai entendu parler du travail de Platon pour la première fois, dans les années 90. Il était photographe pour le magazine politique ‘George’. C’était la publication qu’avait fondée John Kennedy et Platon était son photographe. George, le magazine, n’a survécu que pendant quelques numéros mais Platon a continué à avoir beaucoup de succès en tant que photographe éditorial et commercial. Il a développé ses propres projets. En particulier, Je me souviens tout particulièrement de « GREECE », une méditation fascinante et poignante sur le pays de ses ancêtres.
Des années plus tard, en 2008, David Remnick, rédacteur en chef du New Yorker, le nomme photographe pour le magazine. Dès le début, nous avons accepté le fait que le but de cette collaboration serait de développer un portfolio visuel. C’était un défi de trouver le bon sujet – la photographie était encore relativement nouvelle pour le magazine et seuls quelques portfolios avaient été publiés jusque- là.
Platon essayait de convaincre tout le monde qu’un projet visuellement fort qui remplirait les exigences éditoriales du New Yorker pouvait être trouvé. En 2008, le président Obama participait aux élections et l’engagement de l’Amérique dans la guerre d’Irak divisait le pays. Des soldats américains étaient envoyés pour combattre et beaucoup ont perdu la vie. La série « Service » aborde les événements et conséquences, souvent tragiques, de cette guerre. C’est un hommage à la fois aux soldats américains et à leur famille. La photographie de Platon d’Elsheba Khan, serrant la pierre tombale de son fils, très chargée emotionellement a résonné jusqu’à Washington.
« Service » a mis de nombreuses semaines à se développer, mais l’enthousiasme de Platon pour le projet n’a jamais fléchi. Il a accepté chaque défi photographique, quelle que soit les difficultés que présentaient la prise de vue. Comme une maison en train d’être bâtie, pierre par pierre, les photographies ont été créées en séquence pour aboutir à un essai exceptionnel. L’accès était difficile, le temps passé en prises de vue souvent limité et rendre chaque élément de la séquence unique, non répétitif fut un grand défi. En plus des portraits, pour lesquels Platon est reconnu, il a pris des images documentaires, voire des natures mortes. Au final, le New Yorker a publié une série de 16 pages et a gagné un National Magazine Award pour cela. Bravo Platon !
EXPOSITION
Service de Platon
Du 14 avril au 28 septembre 2015
Jablonka Galerie
Böhm Chapel
Hans-Böckler Strasse 170
50354 Hürth Kalscheuren
Allemagne