« Mon fils est métis. C’est pour cette raison que j’ai réalisé cette série de portraits ». C’est ainsi que commence le texte d’Alexis Duclos pour son livre.
Quarante-deux portraits en noir et blanc d’hommes et de femmes, dont le directeur visuel est le métissage. Ces photographies et ces témoignages sont le fruit d’un travail commencé il y a plusieurs années.
Ma ligne éditoriale fut de photographier des personnalités issues du monde des lettres, du journalisme, du spectacle, du cinéma et de la télévision, mais aussi de l’entreprise, de la mode et du sport qui ont concrétisé́ leurs aspirations professionnelles ou réalisé leurs rêves ! Des modèles pour aujourd’hui et les nouvelles générations.
Métis, ce sont des visages photographiés au moyen format avec un appareil Pentax 6×7 équipé d’un objectif 135 mm f/4 sur du film noir et blanc Kodak TX. Pas de numérique donc, mais le souhait de vous faire partager la matière du film et ses millions de grains, mélange magnifique qui flotte dans les cristaux d’argent.
Métis, ce sont quelques portraits qui font référence au métissage culturel. Tout comme le métissage génétique, notre culture est métissée. La musique, la peinture, l’architecture… La diversité des influences contribue effectivement à la richesse de la culture française.
Métis, ce sont tous ces regards qui mettent en valeur la diversité pour mieux combattre le racisme, le pire des fléaux.Chaque personne photographiée a répondu à cette question :
« Votre existence est le fruit de métissages : comment le vivez-vous ? Pourquoi ? »
Pour certains, il s’agit d’une question importante, parfois douloureuse, qui touche au fondement de l’identité́, de ce double « Je ». Pour d’autres à l’inverse, le fait d’être métis n’a aucune importance, car il ne s’agit que d’une apparence dont certains veulent « complexifier l’évidence ». Mon fils est métis. Né en France d’un père français (moi) et d’une mère canadienne d’origine chinoise, mon fils s’appelle Jordan.
Le projet METIS fut une épreuve karmique pour moi. Le métissage touche à l’identité, ce n’est pas toujours simple, mais c’est toujours profond. Enfin, j’ai le sentiment qu’il y a une sorte de racisme souterrain et inconscient chez beaucoup à tous les niveaux de la société. C’est un constat empirique.
Je veux remercier celles et ceux qui m’ont fait confiance en acceptant de poser pour moi. Merci à Fabrice d’Almeida, Bertrand Dicale et David El Kenz qui ont accepté d’écrire sur ce thème.
« Si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente. » (Antoine de Saint-Exupéry)
« MÉTIS », Un livre d’Alexis Duclos
Disponible en pré-achat jusqu’au 7 mai 2019
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