Alexandra Gibson utilise ses images comme un moyen de faire avancer les concepts humains les plus profonds concernant l’après-vie, la spiritualité et leur évolution. Gibson exposera The Collective Dream pendant deux mois au Silencio, le club privé conçu par David Lynch et dédié aux communautés créatives. Situé au coeur du Paris historique, le 142 rue de Montmartre est chargé d’histoire. Construit en 1883 par l’architecte Ferdinand Bal, le bâtiment a servi de maison d’édition pendant plus d’un siècle, accueillant successivement les journaux de gauche La France, L’Humanité et L’Aurore.
Alexandra Gibson est une photographe ayant une formation en photographie d’art et en journalisme. Ses images portent un sens aigu de la narration personnelle et éditoriale avec un oeil pour le surréel. Son style le plus courant représente une fertilisation croisée du réalisme social, de l’érotisme et des concepts de spiritualité. Avec dix années d’expérience dans l’impression et la chambre noire, Gibson marie les traditions de l’art photographique au numérique. Au cours des 8 dernières années, Gibson a voyagé dans 20 pays pour photographier sa série actuelle The Collective Dream.
The Collective Dream / Le Rêve Collectif s’appuie sur le corpus précédent de Gibson, sa série Slaughterhouse, qui traitait de thèmes tels que la consommation, la réalité, la sexualité et la mort. Le décès du père de Gibson l’a incitée à explorer «le rêve collectif que nous avons tous». Elle utilise ses images comme un moyen de faire avancer les concepts humains les plus profonds sur l’au-delà, la spiritualité et son évolution. “Perdre mes deux parents dans la vingtaine a changé ma vie. Personnellement, j’ai été transformée sur le plan spirituel et j’ai dû véritablement examiner le sens de la vie, déterminer si l’âme existe et examiner mes convictions dans les domaines de la conscience spirituelle. Cette série a été une méditation artistique approfondie de 10 ans sur ces idées. »Sa version intuitive des personnages et ses paramètres organiques organisés permettent au spectateur de se dissoudre dans son propre néant. Comme l’explique Gibson, « il est important d’embrasser nos propres ténèbres pour pouvoir apprécier notre lumière. »
Alexandra Gibson ornera Silencio de son expérience visuelle provocatrice pendant deux mois. L’exposition Collective Dream caresse les murs de cinq des six niveaux de la salle privée. Cette exploration de soi a débuté le 5 février et ouvre ses portes aux membres du Silencio de 18h à 23h. Le public est le bienvenu à partir de 23h jusqu’à la fermeture.
«L’homme est moins lui-même quand il parle seul, écrit Oscar Wilde dans« The Critic as Artist »(1891). « Donnez-lui un masque et il vous dira la vérité. » Ce proverbe trouve sa signification la plus profonde dans la fascinante série anonyme d’Alexandra Gibson. Parfois séduisantes, souvent effrayantes, toujours énigmatiques, profondément sensuelles et mystérieuses, ses personnages masqués murmurent une nouvelle sorte de vérité. Ces photographies en noir et blanc sont à la fois claires et sombres, drôles et tragiques. Ils déplacent le spectateur dans tant de directions qu’il est impossible de réduire leur puissance avec des mondes simples. L’artiste parle de «rêve collectif». En effet, comme l’art a été créé dans la tragédie grecque, ces masques nous amènent ailleurs: dans un monde onirique où tout est possible et où tout le monde peut devenir un personnage, un artiste. »
-Yann Perreau, critique d’art
Alexandra Gibson – Le Rêve Collectif
5 février – 30 mars 2019
Silencio
142 rue montmartre
7500 Paris,
France