Co-publié par LE BAL et MACK à l’occasion de l’exposition, le livre SCENE du photographe italien Alex Majoli rassemble les images emblématiques de la série réalisée sur plus de huit années.
Classées par zone géographique, les images sont accompagnées de deux textes inédits : Le théâtre de la vie selon Alex Majoli de David Campany et Déphotographier de Corinne Rondeau.
Ce livre grand format avec une couverture détachable est disponible en français ou en anglais. La série alterne entre pleines pages et images petit format dont la noirceur est rehaussée par un vernis sélectif.
Co-publié par LE BAL et MACK
Avec le soutien de l’Institut Culturel Italien.
À retrouver ici https://www.lebalbooks.com/editions-du-bal/408-alex-majoli-scene.html
Extrait du texte inédit de David Campany, Le théâtre de la vie selon Alex Majoli
« Dans la vie quotidienne comme dans les images, nous ne voyons jamais les gens ni les situations
« tels qu’ils sont » ; nous ne voyons que la lumière qu’ils réfléchissent, or la nature de cette lumière affecte la manière dont nous allons recevoir, interpréter et comprendre ce qui est devant nous. Bien que la lumière soit dépourvue de signification propre, elle est une source inépuisable de significations possibles, elles-mêmes évoluant dans le temps, au gré des conventions picturales. Ces conventions sont omniprésentes, du reportage à la publicité en passant par le cinéma, la peinture et le théâtre. Nous apprenons quel type de lumière est « approprié » pour une photo d’identité, une photo de mariage, une photo de scène de crime, une photo d’actualité, une photo de guerre, un portrait royal, etc. C’est bien parce que la lumière n’a pas de signification intrinsèque que les conventions picturales sont si prégnantes. Celles-ci s’appliquent ad infinitum à l’ensemble de notre culture visuelle, donnant l’impression qu’il existe une correspondance naturelle entre un sujet donné et son mode de représentation. Infléchir ou détourner ces conventions, faire l’expérience de la représentation du sujet sous une lumière inattendue peut au contraire se révéler à la fois perturbant et révélateur. Perturbant, car le code habituel nous fait défaut ; révélateur, car cela peut provoquer de nouvelles pensées inédites sur le monde, sa représentation et le rôle essentiel de la lumière.
Alex Majoli utilise un éclairage au flash très puissant, à la fois instantané et bien plus intense que la lumière naturelle. Ce flash illumine ce qui est proche, mais plonge les alentours dans l’obscurité ou dans un clair de lune. Quelle que soit l’intensité lumineuse qui préexistait, tout semble se passer désormais à la tombée de la nuit, après le coucher de soleil. Or, au moment même où le monde devrait s’assoupir, il s’offre à nous, dans ces images, sous une forme magnifiée. »