Samedi matin, 10 heures. Les chiffres commencent à tomber, et ils sont bons. Les galeries exposantes ont le sourire. Les acheteurs, les collectionneurs, les institutions surtout sont revenus. Catherine Edelman est heureuse. Trois foires majeures en un mois : l’AIPAD hier, Paris Photo LA dans quinze jours, Photo London le 21 mai, rien ne semblait évident. De Londres, on ne sait rien, on découvrira. Tout le monde est curieux, tout le monde s’y précipitera. Ce qui était fascinant à voir cette semaine à l’AIPAD, c’est la dichotomie totale avec Paris Photo et les deux semblent tenir parfaitement leur place. Paris Photo, c’est le Grand Palais, le flamboyant, le trendy, le flashy, le conceptuel, le plasticien, l’art contemporain, les paillettes et le People. L’AIPAD, c’est le contraire, c’est charmant, entre-soi, fait de passionnés et d’amoureux de la photographie traditionnelle, c’est très convivial, tout le monde se connait, forcément c’est un club, dont il faut être membre. Le who’s who de la photographie y est présent, mais personne d’autre. Le plasticien, le conceptuel, l’installation, le mélange avec les autres activités artistiques ne font que de timides apparitions. Ici tout le monde s’aime, s’amuse et s’achète des images. Cela a un charme nostalgique fou et de plus c’est un succès. A 500 mètres de l’AIPAD, sur la 59ème rue entre Park et Lexington Avenue, à la Lighthouse, se tenait New York Photo, encore plus étonnant, entre Montreuil et la foire de Bièvres il y a trente ans.